Polémique sur des mesures de laboratoires d’EDF (24 janvier 2009)

Il y a une semaine, grâce au Réseau anti-nucléaire Sortir du Nucléaire (SDN), éclatait dans toute la presse l’information que l’Autorité de Sûreté (ASN) avait refusé aux laboratoires d’EDF l’agrément dont ils ont besoin pour assurer les mesures de contrôle de la radioactivité dans l’environnement autour des centrales. Le motif était que les analyses étaient imprécises, surestimées ou sous-estimées selon les isotopes (sous-estimées d’environ 10% pour ce qui est du tritium).

Ce ramdam  intervenait alors que l’ASN n’avait fait aucune information solennelle, simplement quelques phrases peu explicites introduites dans son site internet, et sans qu’EDF ait fait d’information sur le sujet ni au plan national, ni – ce qui est plus surprenant – auprès des populations voisines des quelques centrales concernées, toutes ne l’étant pas.

 

Il n’en fallait pas plus à SDN pour écrire au ministre et exiger l’arrêt immédiat de toutes les centrales et pour abreuver de nouvelles alarmantes les journalistes toujours à la recherche de sujets chauds mais souvent peu soucieux de vérifier leurs sources. En l’ocurrence, à la décharge de ces derniers, il n’y avait rien à vérifier puisque ni EDF ni ASN n’avaient communiqué. Certains journalistes sont même allés jusqu’à dire que c’était sur instruction de la « direction » d’EDF que les mesures étaient sous-estimées.

Pour les rares personnes au fait de ces sujets, il n’y avait pourtant pas de quoi fouetter un chat et d’inquiéter les gens habitant à proximité des centrales: il s’agissait une fois de plus d’une malheureuse affaire, relative à un problème de communication plus qu’un défaut de contrôle touchant l’environnement. Il n’empêche, compte-tenu de la très légitime sensibilité des populations sur ces questions, que la confiance du citoyen à l’égard du monde nucléaire ne peut qu’en être émoussée.

Le crédit de SDN n’en est pas pour autant accru, car il eut mieux valu critiquer la mauvaise communication des exploitants et expliquer de quoi il s’agissait plutôt que de demander sans nuance l’arrêt immédiat de toutes les centrales, …mais enfin, contrairement à ce qui a été observé dans d’autres affaires récentes, la démission du ministre n’a pas été « exigée ».

Pour éclairer nos lecteurs sur ce sujet d’actualité, nous préférons aujourd’hui au lieu d’un texte original  – une fois n’est pas coutume –, renvoyer au Blog Sciences, de Libération, où le journaliste Sylvestre Huet met en ligne un texte très complet et très objectif.

 

Ce texte, certes un peu long, contient tous les liens nécessaires vers les documents cités. Merci donc à Sylvestre Huet et à Libération.