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Uarga newsletter du 11/03/2020 : Fessenheim : malaise autour d'une mort annoncée
 

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Dans la nuit du 22 au 23 février à 2 heures du matin, Fessenheim 1, 42 ans, a été débranché de façon définitive, laissant orphelin un tissu local auquel il avait apporté emplois et prospérité, et mitant un peu plus encore les poches des citoyens.
Une soixantaine de personnes dont Dominique Grenêche et Jacques Simonnet, corédacteurs de nombreuses de nos lignes,
se sont déplacés pour lui rendre un dernier hommage et se joindre à une population inquiète pour son avenir.


Apres des années de dénigrement et de désinformation médiatique sur l’atome, cette victoire de l'écologie doctrinaire aurait dû être sujet à réjouissances.
Mais assez curieusement, chez les nucléo-hostiles, on se borne à rapporter les oiseuses justifications officielles (age, proximité de nappe, sismicité, voire épaisseur de radier...). Malaise ? En ces temps impécunieux, balancer allègrement  par-dessus bord la bagatelle de 1.8GW de puissance électrique saine et décarbonée, et débourser de surcroît plusieurs centaines de millions d'Euros, fait réfléchir...
Chez les plus modérés, c'est la fronde.
Selon l'éditorial sur Europe 1 de Nicolas Beytout, saborder une entreprise en bonne santé qui rapporte 200MEuros par an revient à se « tirer une balle dans le pied » et constitue un mauvaise coup pour le climat, la fermeture de Fessenheim s'accompagnant côté allemand de l’ouverture  d'une nouvelle  centrale à charbon…
Cette conversion du nucléaire au fossile frappe aussi Jean-Pierre Riou : l'arrêt prématuré d’un réacteur qui aurait pu opérer 80 ans aux USA, est un gâchis industriel et un non-sens écologique.
Mauvais coup pour le climat, non-sens écologique, erreur climatique sont des leitmotivs  partagés,  assortis d'attaques contre des Verts, taxés de climato-sceptiques objectifs et contre un pouvoir dont on souligne l'incohérence des politiques industrielles et climatiques.
Mais le plus étonnant est la « Plainte AEPN « (Association des Ecologistes Pour le Nucléaire).
Analysant l'accord électoral PS-EELV ante-présidentielles de 2012, comme un troc électoraliste dont la contrepartie différée était la fermeture de FSH aux dépens de l'Entreprise privée EDF, de ses actionnaires et du contribuable, Bruno Comby se porte partie civile  pour  abus de biens sociaux, abus de pouvoir vis-à-vis du président d'EDF et financement « astucieux » et illégal de campagne ainsi que le résumé de Michel Gay. Et la plainte  est reçue.
La politique énergétique de l'État étant souveraine, seul le préjudice pour les petits actionnaires est en mesure d'aboutir mais cette action « Affaire du Siècle » a d'autres perspectives.
C'est une indignation, un appel à la justice avec pour lésés : des petits actionnaires, des contribuables, des employés, une région, qui fait voler en éclats le mythe du lobby nucléaire froid et raisonneur en faveur d’une émotion ordinaire plus proche des sensibilités du public. C'est, pour les partisans de l'atome, le symbole d'un NON, affiché à la folie des « arrêts prématurés »  qui touchera les autres réacteurs 900W condamnés par la PPE et le plafonnement de la production nucléaire.

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Union d'associations de retraités et d'anciens du nucléaire
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