Un printemps riche en évènements (17 juin 2006)

 

Les familiers du site pourraient croire qu’une fois passée la célébration du 20ème anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl une grande déprime s’était installée en l’attente de la préparation du 21ème. Il n’en n’est rien, du reste l’actualité n’a rien de déprimant, elle est étonnement riche et diverse, en France mais aussi à l’étranger.

 

En France même, nous n’avons que l’embarras du choix :

 

La loi relative à la Transparence et la Sécurité Nucléaire longtemps réclamée par les organismes critiques vis-à-vis du nucléaire est passée, mais loin d’être satisfaits ces derniers dénoncent ses dispositions. Les ambitions de cette loi sont grandes, avec la mise en oeuvre de quatre grands principes : principe de prévention, principe de précaution, principe pollueur-payeur et principe d’information du public. Cette loi précise que la nouvelle Autorité de Sûreté Nucléaire indépendante aura à sa tête cinq personnes nommées pour 6 ans par le Président de la République, le Président du Sénat  ou le Président de l'Assemblée Nationale selon un principe équivalent à la nomination des membres du Conseil Constitutionnel ou ceux du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. Comment aurait-il pu en être autrement ? Fallait-il s’attendre à ce que l’Etat doive se contraindre à mettre à sa tête des représentants des lobbys antinucléaires pour mieux protéger le pays et les citoyens ? Le législateur ne l’a pas pensé, c’est sans doute ce qui déplait à certains. Reste à savoir comment les nouveaux dispositifs se mettront effectivement en place et fonctionneront : nous verrons cela dans quelques temps.

 

La loi sur la Gestion durable des matières et des matières nucléaires vient d’être adoptée : c’est un très beau succès pour le gouvernement, le résultat d’un travail assidu et coordonné des ministres de l’Industrie et de l’Environnement des quatre dernières années. Adoptée en première lecture par l’Assemblée Nationale en avril et au Sénat le 31 mai, son adoption définitive est intervenue le 15 juin, l’Assemblée ayant adopté en deuxième lecture, sans modification, le projet de loi que le Sénat avait modifié en première lecture.

 

Rappelons qu’il s’agit de la loi qui devait être promulguée 15 ans après la précédente, dite Loi Bataille du nom de son rapporteur. Non seulement le délai de 15 ans aura été respecté mais la nouvelle loi valide le stockage en profondeur et devrait aboutir au dépôt d’une demande de construction d’un site de stockage profond dans dix à quinze ans. Les votes qui sont intervenus au Sénat sont multi-partisans et des amendements émanant de l’opposition  ont été acceptés (7 proposés par le PS et 6 par le PCF). Le point le plus important accepté par le gouvernement et introduit dans la nouvelle loi concerne une nouvelle loi qui devra « fixer les conditions de réversibilité »  du stockage en couche géologique profonde ; elle devrait donc être votée avant le début des travaux du site de stockage proprement dit.

Les travaux sur les autres axes ne sont pas abandonnés, notamment ceux sur la transmutation bien qu’il ait été largement souligné qu’ils n’avaient d’intérêt – étonnant mais vrai – que dans la perspective d’une poursuite à grande échelle de l’option nucléaire avec la construction de réacteurs de génération IV et notamment de réacteurs à neutrons rapides.

 

Bref un  projet de loi  que personne dans l’industrie nucléaire n’aurait jamais imaginé voir aboutir dans les délais et à la veille d’élections majeures.

 

Le premier ministre a eu récemment de nombreuses occasions de montrer son intérêt pour l’énergie nucléaire, le message était parfois confus selon certains mais la répétition était cependant tout à fait convaincante :

 

-          déclaration sur la politique énergétique, pour préparer l’après-pétrole, le gouvernement engage un plan important de développement des biocarburants, un plan pour soutenir le recours à l’énergie solaire de façon à faire « décoller le photovoltaïque en France », le biogaz,….et demande au préfet de la Manche de lancer avant l’été l’enquête publique locale devant conduire au début des travaux de l’EPR de Flamanville en fin d’année 2006.

 

Beaucoup s’insurgent contre le lancement d’une telle enquête pendant les vacances, il est vrai que cela n’est pas l’usage, pourtant les gens sont en principe plus disponibles pendant cette période de l’année. En revanche bien peu, parmi les contribuables, s’insurgent contre le fait qu’ils vont devoir financer l’installation des panneaux solaires sur les toits, que ceux-ci concernent des constructions bâties dans des régions ensoleillées ou non, sans compter qu'en tant que clients d'EDF ils supporteront en plus les rachats que le fournisseur d'électricité est tenu de faire à des prix exorbitants. Sans doute faut-il, pour un gouvernement, faire subventionner les énergies renouvelables s’il veut pouvoir laisser au nucléaire une chance de vivre sa vie quand bien même ce dernier ne requiert aucune subvention.

 

Le nouveau réacteur de Flamanville est « donc sur les rails », « le nucléaire du futur est lancé » comme l’a dit la grande presse nationale le 5 mai et ce n’est pas le regain des attaques à propos du manque de résistance à l’EPR au crash d’avion qui gâtera notre plaisir.

Il est vrai que la mise sous pression des responsables du Réseau Sortir du Nucléaire » par la DST soucieuse de trouver l’origine des fuites ayant conduit le Réseau à détenir un document confidentiel défense, ancien et sans grande portée, n’est peut-être pas étranger à un tel regain.

AREVA défend sa technologie ce qui est bien normal ; non moins classiquement l’Autorité de Sûreté ne témoigne d’aucun émoi. Il est cependant piquant de noter que ni l’électricien finlandais qui a commandé le premier EPR ni EDF qui s’apprête à commander le second ne font entendre leur voix ce qui est tout de même un peu décevant.

 

-          lancement du projet ITER. Lors d’une visite à Cadarache, Dominique de Villepin a parlé avec fougue et enthousiasme du programme ITER, plaçant le programme de recherche en matière de fusion « au cœur de la stratégie énergétique française », espérons que les partenaires étrangers ne se seront pas vexés de l’entendre affirmer qu’ITER « est le symbole de ce que nous sommes capables d’accomplir ensemble lorsque nous nous rassemblons ».

 

Incitant les politiques à méditer sur la « fission et la fusion », Dominique de Villepin a ajouté « pour ma part, la fusion ne relève pas de la recherche fondamentale et je suis depuis bien longtemps engagé dans les travaux pratiques ». Personne n’ayant expliqué la formule, gageons que les industriels qui comptent  que les financements pour ITER viendront exclusivement de l’Etat (recherche fondamentale) auront quand même frémis à l’idée de devoir cotiser comme ils le font avec juste raison pour la recherche appliquée alors, qu’en l’occurrence, s’il y a réussite et application des recherches ce sera dans des dizaines d’années.

 

-          visite en Finlande, à Olkiluoto où est en construction le premier EPR. En visitant le site d’Olkiluoto le Premier Ministre a manifesté son intérêt pour l’EPR et son soutien aux industriels français impliqués dans le projet. Il est assez rare qu’un premier ministre fasse montre d’un tel intérêt et cela mérite d’être souligné. Certes Jean-Pierre Raffarin était déjà allé à Flamanville en 2004, c’était d’autant plus à son honneur que c’était le premier Premier Ministre à faire  un déplacement de ce type en plus de 20 ans.

 

Le Haut-Commissaire du CEA, en visite à Marcoule, fin mai, et évoquant devant la presse  le projet ITER, la sûreté des systèmes à fusion (il suffit de couper le courant pour que la réaction s’arrête !) et l’avenir du Centre de Marcoule a précisé assez clairement, du moins pour les spécialistes nombreux dans la région, que le site serait associé au développement des réacteurs de quatrième génération et notamment de ceux permettant de consommer les déchets radioactifs et permettant d’utiliser les 250000 tonnes d’uranium appauvri que stocke la France. Le mot de ‘réacteur rapide’ ne semble pas avoir été prononcé mais gageons que dans une région comme celle de Marcoule et Cadarache, cela n’est pas nécessaire pour être très bien compris.

 

Tout n’est pas rose en France pour autant :

 

Dans la perspective des prochaines élections et de façon sans doute à ne pas compromettre un accord de toute la gauche au second tour, il semble bien que le PS n’ait guère l’intention de défendre l’option nucléaire dans l’année qui vient. On sait par ailleurs que le PCF est beaucoup moins favorable qu’il ne l’était jadis à cette option. Tous les partis de gauche, des grands partis jusqu’aux plus petits, semblent par ailleurs se mettre d’accord pour promouvoir le « développement durable ». Ils le font sans préciser ce qu’ils entendent par là et surtout sans même vraiment à chercher à creuser le sujet par crainte, sans doute, de ne plus être d’accord devant les détails !

 

La mise en cause du Professeur Pellerin par la justice. Intervenant plus de 20 ans après les événements et au milieu d’un vacarme médiatique, cette mise en cause présentée déjà presque comme une condamnation a quelque chose d’indécent s’agissant d’un homme de 83 ans. Il est triste de voir que près de 500 malades de la thyroïde conseillés par la CRIIRAD ont déposé une plainte contre X de façon à ce que la justice fasse rechercher les coupables et, s’il y a lieu, les fasse condamner. En clair il s’agit pour eux d’obtenir grâce à une condamnation des indemnités pour des malades dont la maladie est sans lien réel démontrable avec Tchernobyl.

 

Sans doute le SCPRI que dirigeait le Professeur Pellerin au moment de la catastrophe de Tchernobyl ne disposait pas d’autant de mesures qu’il aurait été souhaitable pour se livrer à des évaluations scientifiques indiscutables des retombées en France du fameux nuage. Par ailleurs s’il avait une compétence mondialement reconnue dans sa partie -ce qui lui permettait d'affirmer que le niveau de la contamination arrivant sur le territoire français n'aurait aucune conséquence sur la santé, ce qui s'est d’ailleurs vérifié- le Professeur n’avait, semble-t-il, pas un grand talent de communicateur ; toujours est-il que par ses déclarations il a contribué à éviter en France des mouvements de panique irrationnelle  comme ceux observés en Allemagne. Enfin –  fait aggravant et vraisemblablement condamnable pour certains – tous ceux qui l’ont ouvertement attaqué ont été systématiquement condamnés pour diffamation et ayant de ce fait une revanche à prendre.

 

Après 5 années de travaux et s’appuyant sur des travaux d’experts peu connus, la juge a mis le Professeur Pellerin en examen pour ‘tromperie aggravée’ et ‘blessures involontaires’, des motifs qui paraissent infamants aux yeux du grand public mais qui seront très vraisemblablement impossibles à étayer sérieusement. Le Professeur qui cherchait à être mis en examen pour avoir accès au dossier et assurer sa défense est semble-t-il satisfait; si tel est le cas il est bien malheureux qu’il ait dû attendre si longtemps, d’autant que l’affaire risque de durer encore de longue années.

 

Tout cela est infiniment triste, d’autant que la plupart des plaignants ne toucheront sans doute jamais la moindre indemnité.

 

Les prises de positions courageuses du Professeur Aurengo : le 18 avril, le Professeur Aurengo (Chef du service de médecine nucléaire à l’Hôpital de la Pitié-Salpétrière à Paris) a remis aux ministres de la santé et de l’environnement le rapport sur les conséquences de l’accident de Tchernobyl en France que ceux-ci lui avaient demandé en février 2002. Ce rapport très documenté constitue une critique des derniers travaux de l’IRSN sur le même sujet (rapport de 1997 et surtout celui de 2003, révisé en 2005) et prend le contre-pied du conseil scientifique de l’IRSN qui affirmait le 30 mars dernier que 20 ans après les évènements il n’était plus possible de continuer les travaux. Pour le Professeur non seulement certaines des conclusions chiffrées de l’IRSN sont contestables voire erronées, mais il est possible, quoique coûteux, d’obtenir des cartes fiables des retombées réelles de Tchernobyl en France…..bref la bataille d’experts risque de se poursuivre d’autant que le Professeur Aurengo n’est pas isolé parmi ses confrères de médecine nucléaire.

 

 

A l’étranger les prises de position sont tout aussi remarquables :

 

Tony Blair favorable à une relance du nucléaire en Angleterre : n’ayant pas pu relancer le nucléaire comme il l’aurait voulu il y a déjà 3 ans, en raison de la quasi faillite de British Energy et du fiasco de BNFL, le Premier Ministre n’attend pas les résultats de la très large consultation en cours dans le pays pour exprimer son point de vue. On imagine les cris dans le pays, son propre parti ou dans les syndicats : en effet si l’image du nucléaire s’améliore en Angleterre, l’opinion reste hostile et beaucoup de handicaps restent encore à surmonter.

 

D’une voix claire et avec beaucoup de conviction, le Premier Ministre énonce des vérités incontournables: les centrales nucléaires seront toutes arrêtées dans quelques années, le pays n’est plus autosuffisant en gaz et la dépendance vis-à-vis du Moyen Orient, de l’Afrique et de la Russie s’accroît chaque année de façon préoccupante,….bref il faut tout à la fois changer de vitesse en matière d’économies d’énergie, faire un effort considérable en matière d’énergies renouvelables et renouveler le parc de centrales nucléaires. Il ne s’agit pas bien sûr de passer au tout nucléaire mais de passer des 18% actuels de l’électricité produite à 30/35% en une vingtaine d’années alors que, sans redressement, ce taux tomberait à zéro en un dizaine d’années. Gordon Brown, le Chancelier de l’Echiquier, a défendu les mêmes thèmes dans la presse écrite anglaise.

 

Donc une affaire rondement menée et qui parait s’accélérer. On en saura plus dans quelques mois sachant que le gouvernement se propose de définir, et garantir dans la durée, un cadre permettant à de grands groupes industriels de lancer –sans subvention d’aucune sorte– la réalisation de grandes centrales nucléaires. On en reparlera prochainement….

 

Coopération nucléaire civile entre Paris et Londres : Le 9 juin à l’occasion d’un sommet à Paris, Tony Blair et Jacques Chirac ont décidé, entre autres choses, de renforcer la coopération nucléaire civile entre les deux pays. Cette coopération devrait revêtir de multiples aspects, peut-être à Bruxelles mais cela semble difficile tant que des changements importants ne seront pas intervenus notamment en Allemagne, peut-être au G7/G8 encore que cela ne semble pas évident non plus dans l’état actuel des ambitions russes et des relations russo-américaines. Non, très probablement les conséquences seront bilatérales, une fois le nucléaire relancé en Angleterre (fin 2006) et alors que la cession de Westinghouse à Toshiba sera effective. A suivre par conséquent….

 

George Bush se prononce à nouveau sur le nucléaire : Depuis un an il ne se passe pas de mois sans que George Bush ne se manifeste par un discours à la radio, une manifestation, une déclaration ou une visite en faveur d’une relance nucléaire aux Etats-Unis, en Inde ou ailleurs avec la promotion de la GNEP. Son administration est à l’unisson mais, comme souvent, a tendance à compliquer un peu les choses.

 

Il y a un an George Bush était apparu en manche de chemises dans la salle de contrôle de la centrale de Shoreham, cette fois, c’est à la centrale de Limerick (Pennsylvanie) qu’il s’est rendu, discutant avec le personnel et les habitants de la petite localité.

Il a pris à témoin les habitants à propos de tous les avantages du nucléaire, ce qui est souvent très facile dans une petite ville où une installation importante pourvoie localement des emplois de bon niveau et des taxes importantes. Il a souligné que développer cette industrie dans le pays contribuera à réduire la dépendance US vis-à-vis des pays exportateurs de pétrole, permettra de faire des économies et de maintenir le niveau de vie et enfin contribuera à limiter l’effet de serre…en France aussi,-a-t-il dit,  ils s’inquiètent de la hausse du pétrole, du gaz et des carburants mais avec leur 58 centrales et leurs 78% d’électricité nucléaire ils n’ont pas autant de raisons que nous de s’inquiéter,  ….je m’emploie – ajoute-t-il– à aider l’industrie en simplifiant la réglementation, à trouver des prêts intéressants, à fournir des aides fiscales, des assurances pour encourager la construction,….j’aimerais que le Congrès croit autant que moi au fait que Yucca Mountain peut stocker les déchets.…mais il faut encore aller au-delà et maintenir notre leadership mondial.

 

Nous devons faire -ajoute-t-il en conclusion- quelque chose sur le front du retraitement et nous devons lancer la GNEP, ce grand partenariat avec les pays ayant déjà des programmes avancés, la France, le Japon et la Russie pour offrir aux autres pays le retraitement et le recyclage dont ils ont besoin afin de réduire la toxicité des déchets et le volume final à stocker…( ce texte ne vient pas d’AREVA mais – beau sujet de satisfaction –  chacun peut trouver le verbatim de ce qui précède sur le site officiel de la Maison Blanche, avec photos, en date du 24 mai)… bref l’apostolat de Cogema, repris par Areva, est maintenant repris par l’hôte de la Maison Blanche soi même, en bon anglais d’Amérique.

 

Le Congrès US met son grain de sel : le Congrès a d’abord pour mission de voter les budgets et de contrôler de façon extrêmement étroite l’utilisation des crédits par l’administration. Pour ce qui est des programmes nucléaires les choses vont assez bien, dans le sens souhaité par le Président Bush pour l’aide à la construction de nouvelles centrales encore que plus lentement. Pour ce qui est de Yucca Mountain, les crédits qui sont votés atteignent rarement les 2/3 de ce que demande l’administration, le Congrès est en effet très critique sur façon erratique dont le projet est mené par le DOE.

Enfin pour ce qui est de la GNEP le Congrès se montre inquiet devant un projet gigantesque, en volume comme en durée, et dont les contours sont encore insuffisamment cernés. Pour ce qui est du retraitement par exemple, il est très réservé sur le  déblocage des fonds demandés par le DOE: pourquoi en effet dépenser des centaines de millions de $ pour disposer dans 10 ou 15 ans d’une technologie américaine parée de toutes les vertus, spécialement en ce qui concerne la résistance à la prolifération (sic) quand d’ores et déjà ces techniques fonctionnent à l’étranger (ie en France et au Japon). La bataille se poursuit mais l’expérience montre que, détenant les cordons de la bourse, c’est bien souvent le Congrès qui a le dernier mot.

 

 

L’industrie allemande aimerait jouer un rôle dans l’avenir du nucléaire : La vie n’est pas toujours rose pour la Chancelière allemande qui conduit une coalition CDU/CSU-SPD et manœuvre pour éviter tout conflit risquant de mettre en cause la survie de sa coalition, en particulier sur le nucléaire.

Alors qu’elle est favorable au nucléaire, elle ne sait pas encore comment répondre au souhait de RWE désireux de reporter sur sa centrale de Biblis les droits à produire dont bénéficiait une autre centrale qui vient d’être arrêtée (Mülheim-Kärlich). Or voilà que les industriels allemands, et à travers eux différents organismes de recherche, expriment au gouvernement fédéral leur souhait de participer aux efforts internationaux de recherche et développement sur le nucléaire, connus sous le vocable de Forum de Génération IV (déjà lancé) et GNEP (qui démarre). Il s’agit là de revenir de façon tout à fait légitime sur un interdit du précédent gouvernement qui dans ces domaines avait laissé carte blanche aux responsables ‘verts’, dans le cadre de l’arrêt programmé du nucléaire en Allemagne. Les ‘verts’ ont certes perdu les leviers de commande mais tous leurs affiliés, loin de là, n’ont pas encore été remplacés.

 

 

Après les turcs qui avaient manifesté de l’intérêt pour le nucléaire et sans doute bientôt les canadiens, c’est aujourd’hui au tour des norvégiens de s’exprimer:

Les norvégiens sont des gens sérieux plus connus pour leur rigueur que pour leur sens de la plaisanterie. Peut-être s’agit-il d’une provocation faite en plein anniversaire de Tchernobyl, toujours est-il que le PDG de Bergen Energi vient de souligner qu’il serait grand temps pour la Norvège de revoir sa position sur le nucléaire, d’autant que le pays importe maintenant de l’électricité d’origine nucléaire ou fossile (charbon).

Déjà quelques physiciens renommés soutiennent le PDG aventureux y compris avec des idées d’avant-garde, vraisemblablement trop futuristes pour déboucher, telles que celles-ci : utilisons les ressources du pétrole pour développer une autre ressource du pays, le thorium, en étudiant un prototype au thorium, alors qu’un autre recommande de suivre l’Afrique du Sud qui développe le réacteur modulaire à boulets (PBMR) qui pourrait aussi – parenthèse de l’auteur –  fonctionner au thorium. Donc affaire à suivre…….

 

 

 

…….comme on le voit il n’y a pas, dans l’actualité, que l’Iran et son programme d’enrichissement qui mérite intérêt, comme la lecture de la presse pourrait le laisser penser. L’UARGA n’est pas en mesure de commenter ce dossier lourd et récurent de l’actualité n’ayant pas d’informations de première source sur ce sujet : ceux qui savent de quoi il retourne vraiment ne s’expriment généralement pas, alors que ceux qui s’expriment presque quotidiennement ne font que rapporter des rumeurs. Disons simplement, mais ceci est grave, qu’il est préoccupant qu’un pays comme l’Iran cherche depuis sans doute une trentaine d’années à tromper la communauté internationale et les organismes de contrôle et poursuive un effort de recherche non pacifique.

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