Catastrophe de Tchernobyl : 20ème anniversaire le 26 avril

(13/04/2006)

 

Après le mois de mars et le retour du printemps, nous voici en avril qui voit refleurir articles et reportages de tous poils sur les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl (samedi 26 avril 1986 à 1h23). Il n’y a pourtant rien de neuf sur le sujet mais, jouant sur la peur et trouvant un large écho dans les médias, car le sensationnel fait vendre, ceux qui s'opposent dogmatiquement au nucléaire vont, comme chaque année, lancer leurs campagnes avec un effort redoublé en ce 20ème anniversaire.

Les conséquences sanitaires de la catastrophe sont maintenant mieux cernées.
A deux reprises durant ces derniers mois notre rubrique actualité en a parlé:
01/10/05: "Tchernobyl 20 ans après l'ONU livre des chiffres"
16/12/05: "Le nuage de Tchernobyl…. De nouvelles révélations"

Et pourtant ces informations, difficilement discutables car provenant d'organismes internationaux reconnus ou des plus grands spécialistes du traitement de la thyroïde, ont du mal à se faire un chemin dans les médias.

 C'est pourquoi, dans une lettre ouverte à ceux qui nous informent (1 avril 2006), le collectif "Sauvons le climat" met l'accent sur l'impérieuse nécessité d'un effort de diffusion objective de la vérité par les médias.

Lire la lettre ouverte

 La catastrophe de Tchernobyl qui a touché l’Ukraine, la Biélorussie et le sud de la Russie a été tout à fait considérable mais aussi tout à fait spécifique car

-          liée à une conception doublement désastreuse du réacteur: un cœur instable donc difficile à contrôler et susceptible d’emballement extrêmement violent (cœur à coefficient de vide positif pour les spécialistes) avec, phénomène aggravant, absence d’enceinte de confinement ;

-          initiée par le comportement incroyable de techniciens se livrant nuitamment à des expériences imprudentes non autorisées par la hiérarchie et restant sourds aux alarmes déclenchées par les instruments ; et

-          mal gérée, tout au moins au début de l’évènement, par des autorités soviétiques lointaines et peu compétentes.

 Chacun bien sûr sait tout cela depuis près de 20 ans et sait qu’aucune de ces caractéristiques ne s’applique aux réacteurs occidentaux (conception, culture de sûreté et autorités de sûreté) et en particuliers aux réacteurs français…et pourtant, c’est en jouant sur les peurs d’un ‘nouveau Tchernobyl’ que les opposants français au nucléaire tentent d’arrêter le programme français et, en particulier, le projet d’EdF de construire un EPR à Flamanville près de Cherbourg. Une grande manifestation internationale est en cours de préparation pour les 15 et 16 avril à Cherbourg.

 Dans un domaine infiniment plus douloureux rappelons qu’un certains nombre de plaignants français attendent aujourd’hui que la Justice prononce des mises en examen et/ou entame des poursuites contre des administrations françaises. En effet, s’appuyant sur des conseillers sans doute peu rigoureux ou insuffisamment qualifiés, ces personnes malades des la thyroïde attribuent leur pathologie au passage du ‘nuage de Tchernobyl’ en France en 1986. Tout ceci est triste car, si ces personnes sont effectivement malades, les plus grands spécialistes français se sont déjà exprimés sur ce sujet. Ils l’ont fait dans l’indifférence générale, à telle enseigne qu’ils ont dû publier à leurs frais dans la presse un encart dit ‘publicitaire’ précisant leur position sur ce sujet.

 Lire l’encart paru dans Libération les 19/20 novembre 2005

 On pourra également consulter un résumé du rapport publié par le forum Tchernobyl, une instance commune de huit institutions de l’ONU, rédigé par des médecins du travail français appartenant au Comité d’Information des Professionnels de Santé.

Lire la Lettre Nucléaire et Santé n° 53 de décembre 2005