Eoliennes, encore...un sujet sur lequel la France serait en retard

(19février 2008)

 

La question des éoliennes a déjà été plusieurs fois évoquée sur notre site (*) mais au risque de lasser nos amis internautes nous le faisons une nouvelle fois. Il est vrai que le regain de publications parues récemment dans la presse nous incite à le faire d’autant que  les commentaires sont souvent discordants mais, et ceci est relativement nouveau, tous ne sont pas bienveillants.

 

Le vent étant gratuit et inépuisable, il semble évident qu’il soit bon de l’utiliser pour produire de l’électricité…presque gratuite et éternelle…bref l’idéal en matière d’énergie renouvelable!

 

Seuls les grincheux osent s’intéresser au prix de revient réel de l’énergie éolienne, généralement pour conclure que ce mode de production est non économique et le restera. Ils ont en fait raison de souligner que s’il n’y avait pas de très importantes subventions on ne verrait pas éclore toutes sortes de projets dans des régions venteuses comme dans d’autres moins propices. De fait le développement des éoliennes est très profitable pour leurs promoteurs et pour les communes qui les accueillent ; il en est tout autre pour la collectivité nationale, en clair pour les consommateurs que nous sommes tous compte tenu du fait qu’EDF est tenue de racheter à un prix très conséquent toute la production des éoliennes et qu’elle répercute cette charge auprès de tous ses clients individuels.

 

Le caractère intermittent du vent est bien sûr un second inconvénient sérieux puisque les consommateurs d’électricité d’origine éolienne ne peuvent compter sur une fourniture sûre, stable et prévisible. Aussi, sauf à accepter de disposer de courant seulement 20 à 25% du temps, il convient d’associer à la production éolienne celle d’une autre source – le plus souvent d’origine fossile, gaz, fuel ou charbon – pour alimenter le réseau 75 à 80% du temps. Cela n’est pas sans conséquences sur le coût à supporter (investissement dans deux systèmes de production au lieu d’un) et sur le rejet de gaz à effet de serre puisqu’à toute puissance éolienne installée correspond une puissance équivalente d’origine fossile fonctionnant environ trois fois plus souvent qu’elle. Le quotidien Le Monde que personne n’imaginerait hostile aux énergies renouvelables n’a du reste pas hésité à titrer un récent article « Plus d’éoliennes, pas moins de C02 » (15 février).

 

Sur toutes ces questions nous vous invitons à lire le texte que vient de publier Christian Gérondeau en parallèle du livre à succès récemment paru (Ecologie, la grande arnaque). Ce texte est intéressant à plus d’un titre : en effet les renseignements chiffrés, tant techniques qu’économiques, foisonnent et, en tant qu’ancien haut fonctionnaire, Christian Gérondeau sait très bien comment l’administration peut tirer parti d’un texte de loi relativement imprécis pour favoriser ou contrarier certains intérêts particuliers, et explique ce qu’il en est en l’occurrence des promoteurs d’éoliennes.

 

Par son style, le texte  pourra paraître un peu polémique alors que son contenu est avant tout factuel. Il lui manque cependant un point, celui où serait indiqué dans quel cas et où la production d’électricité d’origine éolienne a tout son sens. Il ne développe pas non plus le fait que quand on saura stocker facilement l’électricité, les éoliennes seront promises, de façon tout à fait justifiée, à un grand avenir.

 

Par ailleurs l’internaute curieux pourra prendre connaissance de la Lettre ouverte de l’Association Sauvons Le Climat adressée à Hervé Kempf suite à l’article paru dans Le Monde le 15 février et mentionné plus haut.

 

(*) voir notamment fiche technique, l’ article du GR21, et "Que penser des implantations d'éoliennes?"