Voeux du Président aux Forces Vives

 

La préoccupation des chefs d’état aux problèmes de l’énergie va croissant : nous évoquions il y a peu le discours de George W Bush du 31 janvier, nous revenons maintenant sur  les vœux aux Forces Vives de la nation (5 janvier 2006) à l’occasion desquels le Président de la République a évoqué, entre autres choses, les questions de politique énergétique, de climat et ‘d’après pétrole’.

 

Il a d’abord fait quelques rappels :

1-     objectif de diviser par 4 d’ici 2050 les émissions de gaz à effet de serre ;

2-     grâce à l’hydro électricité et au choix nucléaire l’émission de gaz à effet de serre est très sensiblement inférieure à ce qu’elle est pour les autres pays développés ;

3-     la récente loi d’orientation sur l’énergie de juillet 2005 précise clairement les grands choix énergétiques ; et

il a ajouté qu’il faut accélérer la mise en œuvre afin de préparer l’avenir.

                                                                        

Il faut intensifier l’effort d’économie d’énergie dans l’habitat grâce à différentes mesures d’incitation, le recours à des matériaux performants et le lancement de différents programmes de recherche.

 

Il faut aussi

1-     accélérer le développement de substituts au pétrole : chimie verte, biocarburants, utilisation de l’hydrogène, piles à combustibles, voiture électrique, diesel hybride ;

2-     mettre au point les centrales à charbon propre ;

3-     cesser sous 20 ans toute consommation de pétrole dans les transports publics ;

4-     préserver l’avance de la France dans le nucléaire.

 

L’EPR de Flamanville est lancé. ITER également mais il ne faut pas en attendre de retombées avant le siècle prochain. Il convient donc, a-t-il ajouté, de prendre en outre de nouvelles initiatives dans le cadre des études internationales des réacteurs de nouvelle génération (2020-2040) auxquelles la France participe. A cet effet, le Président a annoncé le lancement de la conception par le CEA, en association avec les partenaires industriels ou étrangers désireux de s’engager, d’un prototype de 4ème génération devant entrer en service en 2020.

 

Le Président a également confirmé l’intention de faire voter une loi sur le stockage des déchets nucléaires et une loi sur la transparence nucléaire comprenant la création d’une autorité indépendante chargée du contrôle de la sécurité nucléaire. Il a enfin annoncé la présentation par la France à Bruxelles d’un mémorandum sur la politique énergétique.

 

Au total des déclarations et des annonces très positives, annonciatrices pourrait-on dire de ce que devait prôner, un mois plus tard, le Président Bush dans son discours sur l’état de l’Union (31 janvier). La presse s’est largement fait écho des vœux du président français mais, curieusement les organisations critiques à l’égard du nucléaire ne se sont guère offusquées   du lancement d’un prototype de réacteur de génération IV, sans doute celui-ci parait-il lointain, et pourtant il s’agit implicitement de la relance de la filière rapide, surgénératrice ou non, à sodium ou à gaz (produisant moins de déchets et ayant une meilleure exploitation des matières fissiles a souligné le Président). Elles ont au contraire réservé leurs sarcasmes et leurs démonstrations publiques au mémorandum présenté le 25 janvier au Conseil Européen, sans doute sans l’avoir lu car, sur 18 pages, ce mémorandum consacre moins d’une page au nucléaire.

 

Pour consulter ce Mémorandum pour la relance de la politique énergétique européenne dans une perspective de développement durable:  http://www.industrie.gouv.fr/energie/sommaire