NOUVELLES DU NUCLÉAIRE |
Index
I.MARCHÉ DE
L’URANIUM
Nouvelles brèves
Annexe 1: La production d’uranium dans le monde en
2004
Annexe 2: Nouvelles du Brésil
Annexe 3: Les possibilités de l’Iran
II.NOUVELLES DE L’ÉNERGIE
France
Généralités:
-Recherche et développement
-Energies renouvelables
Questions d’énergie
Le nucléaire
III.CENTRALES NUCLÉAIRES
France
Europe
Reste du Monde
IV.NUCLÉAIRE
ET ENVIRONNEMENT - CYCLE DU COMBUSTIBLE
Energie et effet de serre
Retraitement-recyclage, combustibles MOX
Gestion et transport des déchets
Divers
VI.NUCLÉAIRE
ET POPULATION
En France
Dans le monde
Uranium
• La production mondiale sous forme de concentrés (yellow cake) a été en 2004 voisine de 40.000 tonnes. (Voir Annexe 1).
• La tendance à la hausse du prix de l’uranium se confirme. Début 2005, les contrats à long terme, qui représentent 90% des transactions, se traitaient sur la base de 26 US $/lb U3O8 (environ 68 $/kg U).
• Australie : après une bataille boursière, le groupe WMC (Western Mining Corp) semble devoir être racheté par le groupe BHP Billiton. La mine à ciel ouvert de l’énorme gisement d’Olympic Dam (cuivre, uranium et or, mine à ciel ouvert), suivant le projet de WMC, de plus d’un milliard d’Euros, devait être approfondie à 400 m pour en extraire chaque année 500 000 t. de cuivre (au lieu de 160 000 actuellement), 15 t. d’or et 8 500 t. d’uranium (au lieu de 3 700 actuellement). Olympic Dam deviendrait alors la première mine de production de concentrés d’uranium dans le monde, devant McArthur River (capacité d’environ 7 000 t. par an).
• Canada : L’Agence Bloomberg a indiqué début 2005 que COGEMA Resources Inc. (CRI) avait commencé une campagne de sondages, d’un coût total prévu de 2.78 millions de Can $ (1 Can $ = 0.8 US $) sur cinq de ses projets miniers, dans le nord du Saskatchewan, entre 15 et 110 km au sud de Cluff. .Dans cette opération, UEX, filiale de Cameco, est associée à CRI à hauteur de 49%.
• D’après l’AFP, AREVA a annoncé fin décembre le début du développement industriel de la mine de Cigar Lake. La décision prise avec Cameco et les deux actionnaires japonais fait suite à l’obtention de la licence de construction auprès de la Commission Canadienne de Sûreté Nucléaire. Cameco, actionnaire à 50% (CRI 37 %) est l’opérateur de la mine qui devrait commencer à produire en 2007.
• Enrichissement : Nuclear Fuel du 31 janvier 2005 a annoncé que le gouvernement allemand avait donné son accord fin 2004 au projet d’association AREVA – Urenco au sein d’une nouvelle entité (ETC) permettant à AREVA d’utiliser la technologie de la centrifugation dans la nouvelle usine Georges Besse II. Jusqu’ici cet accord avait été retardé, suite à l’opposition des Verts allemands. ( ƒ Bulletin ARSCO n°43, page 14)
• Brésil : le Brésil affirme avoir mis au point un procédé d’enrichissement de l’uranium beaucoup moins cher que celui utilisé aux Etats-Unis, a admis avec difficulté les contrôles de l’AIEA, et peine à prendre une décision sur la reprise de la construction du réacteur Angra III. (voir Annexe 2)
• Iran : d’après un responsable de l’Organisation
Iranienne de l’Energie Atomique (OIEA), cité par une dépêche
AFP de fin octobre 2004, l’usine de conversion (yellow cake à UF4)
d’Ispahan était opérationnelle à 70% et quatre mines
d’uranium avaient été découvertes dans le pays. (voir
Annexe 3). Ces déclarations s’inscrivent dans le cadre des négociations
en cours entre l’Iran et l'Union Européenne sur la non-prolifération
et l’utilisation de l’énergie nucléaire en Iran à
des fins pacifiques.
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PAYS |
Tonnes d’U |
Fiabilité des chiffres |
Variation en % par rapport à 2003 |
Canada |
11 597 |
Bonne |
+ 5.4 |
Australie |
8 800 |
Assez bonne |
+ 10 |
Niger |
environ 3 300 |
Bonne |
+ 5 |
Russie |
3 280 |
-- |
+ 9.3 |
Kazakhstan |
3 100 |
Moyenne |
+ 17 |
Namibie |
3 039 |
Bonne |
+ 49 |
Ouzbékistan |
2 200 |
|
+ 4.8 |
Ukraine |
1 000 |
Très moyenne |
+ 11.1 |
Etats-Unis |
892 |
Chiffres préliminaires |
+ 11.5 |
Afrique du Sud |
870 |
Bonne |
+ 14.5 |
République Tchèque |
412 |
Bonne |
+ 3 |
Inde |
400 |
Médiocre |
- 20 |
Brésil |
300 |
Médiocre |
+ 20 |
Chine et divers |
? |
|
|
Total |
environ 40 000 |
|
+ 11.7 |
Commentaires:
Canada : dont part COGEMA environ 33%.
Australie : dont Olympic Dam environ 42%.
Namibie : incertitude sur l’avenir de Rössing, vu les coûts
de production élevés, alors qu’il pourrait rester 60 000
à 80 000 t d’U à récupérer dans le gisement.
République Tchèque : arrêt des exploitations prévu
en 2005.
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• D’après des dépêches de l’AFP d’octobre
et novembre 2004, la technologie d’enrichissement par centrifugation développée
par le Brésil permettrait une dépense d’énergie 25
fois inférieure à celle consommée par les centrifugeuses
américaines.
• D’abord réticents à recevoir la visite des inspecteurs
de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique de peur de dévoiler
les secrets de leur technologie, les Brésiliens ont finalement accepté
une mission de l’AIEA en novembre.
• Le ministre brésilien des Sciences et de la Technologie a précisé
que les centrifugeuses doivent permettre de fournir, d’ici 2006, 60% des
besoins des centrales Angra I et II d’une puissance totale de 2000 MW,
et que le pays pourrait devenir exportateur d’uranium enrichi vers 2014.
• En mai 2003, un groupe de travail a été créé
pour déterminer s’il était nécessaire de reprendre
la construction de la 3ème centrale brésilienne Angra III, interrompue
depuis près de 10 ans faute de crédits.
• Début 2005, d’après la presse locale, la situation
paraît bloquée par suite de l’opposition entre le ministre
des Mines et de l’Energie, qui juge que l’énergie nucléaire
coûte trop cher par rapport à l’énergie hydraulique,
et les ministres des Sciences et de la Technologie et de la Défense,
favorables au projet.
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• Mohammad Ghanadi, responsable des activités liées au
cycle du combustible nucléaire au sein de l’OIEA, a précisé
qu’après l’arrêt de la coopération avec les
Chinois, les Iraniens avaient réussi en moins de 4 ans à terminer
la construction de l’usine de conversion d’Ispahan qui s’étend
sur 60 hectares.
• L’OIEA prospecte dans la plupart des régions du pays, et
a déjà découvert quatre mines dont celle de Saghand, située
dans le centre du pays, devrait être exploitée à partir
du deuxième trimestre 2005 d’après M. Ghanadi.
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1.1 EDF
• Le gouvernement a choisi Pierre Gadonneix comme président d’EDF.
Il était précédemment président de Gaz de France.
• Le nouveau ministre des finances prévoit de reporter à
2006 la privatisation d’AREVA, après celles de GDF, avant l’été,
et d’EDF.
• Le gouvernement n’a pas accepté l’augmentation des
tarifs EDF cette année et souhaite qu’EDF réduise son endettement
en vendant des participations à l’étranger, essentiellement
hors d’Europe.
• L’affaire Edison (société de production et distribution
d’électricité n°2 en Italie, citée comme candidat
potentiel pour participer au financement de l’EPR français) est
l’objet d’un conflit avec le gouvernement italien. Lors de sa prise
de contrôle de 18,5 % du capital d’Edison, EDF s’était
engagé à racheter les parts des autres actionnaires si ceux-ci
le demandaient. Par ailleurs, mécontent de voir EDF (propriété
de l’Etat Français) entrer dans une grosse société
italienne sans que, réciproquement, EDF soit ouverte aux capitaux étrangers,
le gouvernement avait sorti un décret qui donnait à EDF seulement
2 % des droits de vote dans Edison. Les actionnaires ont fait savoir qu’ils
étaient vendeurs de leurs parts. Le gouvernement italien a entrepris
des négociations avec EDF et le gouvernement français pour tenter
de sortir de l’impasse. Une condition serait l’ouverture partielle
du capital d’EDF et la possibilité, pour les compagnies italiennes,
d’être admises à concourir sur le marché français.
EDF en outre ne souhaite pas vraiment racheter les actions dont le coût
pèserait encore plus sur son bilan financier. EDF essaie de trouver un
partenaire en Allemagne (E.ON) pour partager ces risques. Affaire non résolue
pour l’instant.
• Le rapport de la Cour des Comptes sur les provisions pour démantèlement
d’EDF, du CEA et d’AREVA a fait couler beaucoup d’encre, parfois
perfide. En fait la Cour des Comptes considère que des provisions ont
bien été faites par les 3 organismes précités, mais
elle n’est pas sûre ni qu’elles soient suffisantes, ni que
les mesures nécessaires aient été prises pour que l’argent
soit réellement disponible le moment venu. Auquel cas ces démantèlements
devraient être pris en charge, en tout ou partie, par l’Etat, donc
par les contribuables. Les éléments disponibles dans la presse
ne permettent pas de trancher entre les « accusés » et la
cour des Comptes.
• EDF a augmenté sa participation dans le capital d’un des
gros producteurs d’électricité allemands, EnBW, en la portant
de 39 % à presque 45 %. L’autre principal actionnaire est OEW qui
détient un peu moins de 40,5 %.
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1.2 EPR
• Le site de construction a été choisi. C’est celui
de Flamanville dans la Manche, dont les élus locaux et nationaux, toutes
tendances politiques confondues, s’étaient mobilisés pour
influer sur le choix d’EDF.
• Un autre problème pour EDF est de financer ce projet (entre 3
et 4 milliards d’euros). EDF recherche des partenariats européens,
notamment en Allemagne et en Italie. L’endettement actuel d’EDF
et les incertitudes sur ses filiales étrangères (Italie et Amérique
du Sud) ne lui permettent pas d’envisager un financement autonome.
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2.1 Recherche et développement
• Après les protestations importantes sur la chute des crédits
français pour la recherche, le gouvernement a présenté
en janvier 2005 un projet de loi d’orientation et de programmation de
la recherche et de l’innovation. Outre qu’il prévoit des
crédits supplémentaires (environ 5,545 Mds €) de 2006 à
2010, il institue une Agence Nationale de la Recherche dont la vocation est
« de financer des projets de recherche ambitieux et excellents ».
Une autre agence, plus vouée à la recherche appliquée,
l’Agence de l’Innovation industrielle, est aussi prévue.
• Dans le domaine nucléaire, la presse signale les expériences
réalisées pour un programme lancé par l’IRSN (appelé
Phébus PF) à Cadarache sur la fusion d’un cœur de réacteur.
Quelques crayons combustibles sont irradiés jusqu’à fusion
dans le réacteur Phébus et on étudie tout spécialement
l’émission d’éléments volatils comme I131 et
Cs137.
• Les Sud-Africains font de gros efforts pour lancer leur projet de réacteur
PBMR (réacteur à boulets à haute température). La
défection d’Exelon l’a retardé et ils recherchent
toujours des partenaires. Ils ont créé une structure commune avec
les Chinois qui ont un projet fondé sur la même technologie, un
peu moins ambitieux quant à la turbine.
• Le projet ITER n’a pas beaucoup progressé quant au choix
du site. Europe et Japon restent sur leurs positions. Le principe de choisir
Cadarache au risque de perdre la participation financière des partisans
du site japonais (USA, Japon et Corée du Sud) a été adopté
par les partenaires européens. Ceux-ci poursuivent les pourparlers et
espèrent toujours convaincre les Japonais de se rallier à Cadarache.
Le projet est cependant l’objet de critiques de la part de scientifiques.
Selon eux, la maîtrise de la fusion nucléaire exige de résoudre
trois types de problèmes :
1. Le confinement par un champ magnétique puissant du plasma à
très haute température (100 000 000°C) créé
par les réactions de fusion nucléaire, afin de pouvoir le maintenir
stable. Ce problème est celui qui sera étudié avec ITER.
2. Les réactions doivent obtenir la fusion de noyaux de deutérium
et de tritium, deux isotopes de l’hydrogène. Si le deutérium
est relativement abondant dans l’eau naturelle et si des procédés
de séparation efficaces existent, il n’en est pas de même
pour le tritium. Cet isotope radioactif n’est pas disponible dans la nature
et doit être produit par des réactions nucléaires, par exemple
dans des réacteurs à partir de lithium. Il n’existe aujourd’hui
pratiquement pas de moyen de production, même pour les besoins des essais
dans ITER.
3. Les réactions de fusion produisent des neutrons à très
haute énergie (14 MeV) et les matériaux métalliques nécessaires
aux installations de fusion nucléaire seraient, du moins ceux dont on
dispose actuellement, rapidement et gravement détériorés.
Selon les auteurs des critiques, ces deux derniers problèmes ne sont
pas traités dans le cadre du programme ITER. Au-delà de la polémique
sur ITER, cela montre tous les problèmes technologiques à résoudre
pour disposer peut-être un jour de cette (presque) inépuisable
source d’ énergie. Notons que les ressources en lithium ne sont
pas inépuisables.
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2.2.1 Biomasse
• Une société EBV (Energie Biomasse Viticole) prévoit
l’installation de 4 centrales de cogénération auprès
de 4 distilleries de marc dans le Bordelais. Elles utiliseront les pulpes de
distillation comme carburant (200 000 t/an) et produiront de la vapeur pour
les distilleries et de l’électricité. Elles devraient produire
à partir de janvier 2007.
• Le gouvernement français lance un appel d’offre pour la
construction de 4 usines de production de biocarburants (bioéthanol et
diester) de 200 000 t/an chacune, devant fonctionner en 2007. La production
nationale passera ainsi de 410 000 t/an (310 000 t de diester et 100 000t d’éthanol)
à 1 210 0000 t/an (triplement).
2.2.2 Solaire
• L’Allemagne connaît un développement de l’énergie
solaire sous forme de petites centrales : 5 MW à Leipzig et en Hesse,
8,2 MW en Sarre et 10 MW en Bavière.
• Un article de Capital fournit quelques données chiffrées
pour la France : une installation solaire thermique pour 4 personnes coûterait
4 à 5000 € ; 120 m2 de panneaux thermiques coûteraient 15
000 € et en photovoltaïque 20 000 €. On peut obtenir une aide
de l’Etat sous la forme d(un crédit d’impôt de 40 %
de l’investissement (soit dans les cas cités respectivement 1600
à 2000 € ; 6000 € ; 8000 €). Même avec ces aides,
il faut compter 10 ans pour amortir du thermique solaire et 15 ans pour le photovoltaïque.
• Le prix de rachat du kWh solaire en France est de 14 c€ contre
21,5 en Espagne et 62 en Allemagne.
• Un programme de recherche sur l’énergie solaire en France
pourrait redonner une deuxième chance à la centrale Thémis
abandonnée depuis plusieurs années. Cette centrale expérimentale
devait produire de l’électricité au moyen de panneaux photovoltaïques
orientables. Le projet actuel, mené par une équipe du CNRS, utiliserait
les panneaux pour chauffer de l’eau en vue d’alimenter en vapeur
des turbines.
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2.2.3 Hydrogène
• En dépit de tous les problèmes à résoudre,
l’hydrogène reste un espoir de substitut au moins partiel aux hydrocarbures.
Un des problèmes à résoudre est celui de sa production
sans polluer. Un numéro des Echos (12/10/04) passe en revue les procédés
possibles à partir de la matière première inépuisable
: l’eau. En fait, les méthodes aujourd’hui les plus probables
sont l’électrolyse à haute température (250°C)
et la dissociation thermique qui requiert une température de 900 à
1000°C. Dans les deux cas, on aboutit à la conclusion que cela n’est
pas concevable sans le recours à l’énergie nucléaire.
Dans le premier cas, un réacteur du type en service aujourd’hui
fournirait la chaleur et le courant électrique ; dans le second, il faut
disposer d’un réacteur à très haute température
(THTR). Et même quand on a fait cela, on doit encore résoudre les
problèmes de stockage, de transport et de distribution de l’hydrogène.
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2.2.4 Energie marine
• Des développements de turbines marines (hydroliennes, par analogie
avec les éoliennes) sont évoqués par plusieurs journaux.
Leur puissance unitaire peut atteindre 5 MW. Il s’agit de faire tourner
ces machines en les immergeant dans une zone de courants puissants liés
aux marées (type Raz Blanchard). Un projet prévoit un groupe d’hydroliennes,
installées à moins de 5 km des côtes, d’une puissance
totale de 100 MW.
2.2.5 Eoliennes
• Encore un semestre où le sujet a fait couler beaucoup d’encre.
Pas beaucoup de nouveautés cependant. Les partisans et opposants restent
farouchement sur leurs positions en France. Les journaux rappellent à
l’envi le « retard » français, mais retard par rapport
à quoi ? La France est engagée à passer de 15 à
21 % de sa production d’électricité d’ici 2010 au
moyen d’énergie renouvelable. Les 15 % d’aujourd’hui
sont presque intégralement produits par l’hydraulique dont tout
le monde s’accorde à dire qu’on ne peut guère aller
plus loin. Reste à trouver 6 % autrement. Les « éoliphiles
» s’empressent de déclarer que seul l’éolien
pourra répondre au défi. Or les opposants, pour des raisons du
type rencontré pour toute activité industrielle (« nimby
» ou « not in my backyard » ; en français « pdmac
» ou « pas dans mon arrière-cour »), rejoignent les
opposants technico-économiques qui trouvent le courant d’origine
éolienne cher et difficile à gérer parce que aléatoire
(il faut donc d’autres moyens de production à activer en l’absence
de vent). La France peut donc se passer d’éolien à grande
échelle (il y a des cas particuliers pour lesquels l’éolien
est une bonne solution) et miser sur d’autres énergies renouvelables
telles que la biomasse (incluant le bois, les biocarburants et les biogaz),
la géothermie (plus pour le chauffage que pour faire de l’électricité,
mais c’est une économie indirecte), le solaire (essentiellement
thermique). Bien sûr, de tels arguments ne convaincront pas les éoliphiles.
Et, après tout, il faut sans doute un peu de tout, mais le « tout
éolien » serait autant un repoussoir que le »tout nucléaire
» qui d’ailleurs n’existe pas.
• D’après Enerpresse, raconte le très vert Trittin,
ministre allemand de l’environnement, aurait envoyé au fond d’un
tiroir (ou sur une haute étagère) un rapport de 400 pages qui
concluait que la poursuite du développement des éoliennes en Allemagne
aboutirait à une augmentation très importante (insupportable ?)
du prix de l’énergie. Le ministre n’a pas nié l’existence
du rapport, disant qu’il n’avait pas été diffusé
de peur « qu’il soit mal interprété » !!!
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2.2.6 Piles à combustible
• Il a été beaucoup question de voitures électriques
ces 6 derniers mois. Certaines sont alimentées par des batteries dernier
cri, d’autres, plus rares pour le moment, par des piles à combustible.
Rappelons que celles-ci sont considérées comme un système
d’avenir, sous réserve de progrès technologiques. Leur principe
est de produire du courant électrique à partir de la combustion
catalytique de l’hydrogène (certaines peuvent le fabriquer à
partir de méthanol). Les estimations actuelles permettent d’envisager,
pour des fabrications à grande échelle, des coûts d’investissement
de 100 à 200 €/kW. Pour alimenter un moteur électrique de
100 ch (environ 75 kW), en prenant un prix moyen de 150 €/kW, on arrive
à un investissement de plus de 11 000 €. L’hydrogène
pour l’alimentation demande un stockage de 5 kg dont le coût est
1000 €/kg, soit 5000 €. Avant même d’avoir ajouté
tout ce qui permet de disposer d’une voiture confortable, il faudrait
débourser 16 000 €. On voit quels progrès il faut faire pour
aboutir à une voiture grand public.
• La société Hélion, filiale du groupe AREVA, a mis
au point une pile à combustible de grande puissance (20 kW) construite
en composite polymère-graphite, pesant 160 kg et occupant un volume de
110 l.
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3.1 U.S.A.
• Samuel Bodman a été nommé secrétaire d’état
à l’énergie début mars.
• En dépit de nombreuses déclarations officielles et d’annonces
d’aides fiscales importantes, la politique américaine de relance
du nucléaire a du mal à décoller. En particulier, le Congrès,
pour des raisons notamment liées au projet d’exploitation du pétrole
en Alaska, a refusé de voter le Projet de loi sur l’énergie.
Il faudrait sans doute aussi aménager vers plus de souplesse les procédures
administratives pour inciter les « utilities » à se lancer
dans les investissements lourds qu’exigent les centrales nucléaires.
Sans doute aussi, la disponibilité d’un stockage ultime des déchets
nucléaires (Yucca Mountain pas encore agréé) doit être
obtenue pour tenter l’aventure de la construction d’une centrale
nucléaire, ce qui n’est toujours pas acquis.
3.2 Allemagne
• La forte montée du prix de l’électricité
depuis un an suscite la grogne des utilisateurs, notamment industriels. Le marché
est considéré comme trop opaque par les autorités européennes,
mais aussi par les Allemands eux-mêmes. La loi a prévu une autorité
de régulation qui n’a toujours pas été mise en place.
• Une étude de l’Agence Internationale de l’Energie
(A.I.E.) considère que l’Allemagne est devenue trop dépendante
du gaz naturel russe. Les producteurs d’électricité allemands,
pour faire face à la demande, font de plus en plus appel non pas à
l’éolien aléatoire, ni au charbon polluant, mais aux centrales
à gaz, vite montées et pas trop coûteuses en investissements.
De ce fait, le besoin en gaz est rapidement croissant et son approvisionnement
presque exclusivement russe. D’où l’avertissement de l’A.I.E.
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3.3 Problèmes généraux
• Le Congrès Mondial de l’Energie, qui a eu lieu cette année
en septembre à Sydney, a été le premier depuis longtemps
à souligner la nécessité d’une très forte
contribution de l’énergie nucléaire à la production
d’électricité pour faire face à une demande rapidement
croissante. Les énergies renouvelables, comme il se doit dans les déclarations
lors de telles réunions médiatiques, ont été également
citées comme devant avoir une part plus significative dans le bouquet
énergétique mondial.
• Plusieurs journaux dans le monde, notamment en France les Echos du 8/09/2004,
n’ont pas hésité à titrer et développer le
sujet « Vive le pétrole cher ». Ce n’est pas aussi
paradoxal que cela paraît au premier abord. Selon les auteurs, seul un
pétrole durablement cher conduira les autorités, les entreprises
et les autres consommateurs à changer de comportement, à rechercher
et développer des sources et des vecteurs énergétiques
de substitution.
• Dans un de ses rapports, l’A.I.E. se montre pessimiste sur la
part que peuvent prendre dans l’avenir les énergies nucléaire
et renouvelables. Pour les secondes, elles ne pourront, quoi qu’il puisse
arriver, qu’être marginales (hors hydraulique). Pour le nucléaire,
c’est un ensemble de facteurs défavorables qui joue : la position
doctrinale actuelle de certains pays vers l’abandon du nucléaire,
qu’ils l’utilisent actuellement (Allemagne, Suède, voire
Espagne et Belgique) ou pas (Autriche, Italie, Portugal). Sauf en Asie (Japon,
Chine, Corée du Sud), les pays favorables restent assez frileux dans
leur relance, notamment à cause du financement d’investissements
lourds qui ne commencent à rapporter que 10 à 12 ans après
les premières mises de fonds (problème des procédures longues
d’autorisation de construire et d’exploiter). Le rapport de l’A.I.E.
conclut que, à échéance de 20 à 30 ans, pour laquelle
on prévoit une augmentation de la demande de 60 %, la part de ces énergies
devrait diminuer dans le bilan mondial.
• A signaler deux livres sur les problèmes d’énergie
parus récemment :
- Les grandes batailles de l’énergie, de Jean-Marie Chevalier,
450 pages, édité par Gallimard, collection « Folio actuel
»
- Quelles énergies pour demain ? de Robert Dautray, édité
par Odile Jacob, 30 €
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3.4 Pétrole
• La hausse des cours du pétrole et la prise de conscience de
réserves limitées entraînent les journaux et revues dans
des polémiques sur l’importance de ces réserves. On sait
qu’il faut être prudent dans ce domaine, car ces réserves
sont fonction de plusieurs facteurs :
• La connaissance des quantités reconnues dans le sous-sol. Les
producteurs prétendent qu’ils n’en cherchaient plus, mais
que, devant la demande rapidement croissante, ils sont en train de s’y
remettre et que, forcément, ils trouveront de nouvelles ressources.
• Le prix auquel le pétrole peut être vendu est un facteur
déterminant. En effet, si son prix est élevé, on peut envisager
d’aller en extraire de gisements très profonds, d’en extraire
plus des gisements classiques (extraction forcée) et/ou de valoriser
des sables ou schistes bitumineux. On peut aussi en fabriquer à partir
de charbon.
• L’expression des réserves en années de consommation
exige de préciser « au rythme actuel de consommation ». Si
l’on écrit « 40 ans » au rythme actuel, cela signifie
moins en années réelles si l’on ne trouve pas, d’une
façon ou d’une autre, de nouvelles ressources.
3.5 Europe
• Un nouveau Commissaire à l’Energie a été
désigné pour la nouvelle Commission Européenne présidée
par Manuel Barroso. Il s’agit de Andris Piebalgs qui est letton. De ses
premières déclarations, on pourra retenir qu’il est favorable
aux économies d’énergie, au développement des énergies
renouvelable et pas opposé au nucléaire. Il a cependant souligné
qu’il a été très marqué par l’accident
de Tchernobyl et qu’il souhaitait le renforcement des sécurités
dans les centrales, et qu’il soit trouvé une solution pour les
déchets nucléaires.
• Un article d’Enjeux les Echos souligne que l’Europe souffre
d’insuffisances dans l’interconnexion des réseaux de distribution.
On peut s’étonner qu’on s’en étonne. Les réseaux
étaient nationaux et quelques interconnexions avec les plus proches voisins
avaient été établies. En aucun cas, il n’avait été
prévu de pouvoir alimenter n’importe quel pays d’Europe à
partir de n’importe quel autre. Vouloir ouvrir un marché sans mettre
en place les « moyens de transport » était ce qu’on
appelle, dans notre vieux pays, « mettre la charrue avant les bœufs
». Sans compter que, aujourd’hui, installer une nouvelle ligne à
haute tension conduit à des confrontations avec les environnementalistes
(cf la nouvelle ligne transpyrénéenne toujours bloquée).
• Selon un rapport de l’Observatoire européen de la libéralisation
des marchés de l’énergie, les capacités de production
d’électricité en Europe sont insuffisantes, notamment en
Belgique, Grèce, Allemagne, Italie et France !! Quand on entend nos écologistes
répéter à qui mieux mieux que nous sommes suréquipés
! On pourrait toutefois s’en étonner quand on sait que la France
est globalement exportatrice de courant électrique mais, lors de la récente
vague de froid, pendant quelques jours, la France a dû en importer un
peu. En fait, la production électrique de l’Europe est insuffisante
en cas de consommation de pointe prolongée. Question : la libéralisation
du marché peut-elle réellement conduire les producteurs à
disposer de surcapacités pour répondre de temps en temps à
des pointes prolongées ? On ne peut qu’en douter fortement.
• Quelques prix de courant (en c€/kWh HT) pour les petits consommateurs
en Europe :
Espagne : 9 Finlande : 9,2 Royaume-Uni : 9,8 Autriche : 10,4 Danemark : 11 Suède
: 12,3 Allemagne : 13,5 Norvège : 15,4 Italie : 10,9 Pays-bas : 11,8
Belgique : 11,8 Portugal : 12,15 Irlande : 12,65 Luxembourg : 13,8. La France
se situe autour de 8
• A une récente réunion (25/11/2004) du Forum atomique européen
(Foratom), plusieurs dirigeants de grandes entreprises du secteur (Gert Maichel
RWE Power-Allemagne ; Anne Lauvergeon AREVA-France ; Mike Parker BNFL-Grande-Bretagne,
notamment) ont lancé un appel dans lequel ils soulignent qu’il
existe des « arguments forts sur les plans économique et environnemental
» pour construire de nouvelles centrales nucléaires en Europe.
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3.6 Italie
• Un article de la Tribune (20/12) prétend, à partir d’une
étude publiée par la DGEMP, que l’électricité
italienne est la plus chère d’Europe. Il indique un prix de 14,34
c€/kWh et 6,21 c€/kWh en Grèce. La France serait dans la moyenne
avec 9 c€/kWh environ. On voit là la difficulté à
connaître ces prix qui sont en contradiction avec ceux indiqués
un peu avant dans ce papier. On en attend un arbitre !
• Le gouvernement italien a fait savoir à plusieurs reprises son
intention de relancer le débat sur l’énergie nucléaire
en Italie. Rappelons que, le 8 novembre 1987, sous le coup de l’émotion
provoquée par l’accident de Tchernobyl, les Italiens par référendum
avaient massivement décidé un moratoire sur la construction de
nouvelles centrales. Pire, ils avaient arrêté et partiellement
démonté les 4 réacteurs en service. Le sujet est encore
très sensible et la relance du débat risque d’être
bien difficile.
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4.1 Belgique
• Le nouveau ministre de l’énergie, Marc Verwilghen, désire
une étude sur l’approvisionnement énergétique de
la Belgique et, à cette occasion, veut rouvrir le débat sur l’énergie
nucléaire « sans tabou ».
• Le groupe Suez, qui contrôle Electrabel, plus gros producteur
et distributeur belge, se dit, par la voix de son président Gérard
Mestrallet, prêt à participer financièrement à la
construction de l’EPR français, à condition d’être
considéré comme « un vrai partenaire industriel ».
Il veut participer à condition que « le projet soit rentable, que
notre expertise technologique soit reconnue ».
4.2 France
• Jacques Myard, député-maire de Maisons-Laffitte, a adressé
le 21/10/2004 une lettre au Premier Ministre pour réclamer la relance
du surgénérateur Superphénix, dont l’arrêt
et le démantèlement (qu’il estime possible d’arrêter
au stade où il est à l’heure actuelle) sont selon lui «
une imbécillité »t « une faute politique ».
En septembre déjà, Pierre Clauzon, dans les Echos du 10, écrivait
un long article annonçant que le recours aux surgénérateurs
serait « incontournable » pour permettre une utilisation meilleure
du plutonium et presque complète de l’uranium. Il rappelle notre
abandon regrettable de Superphénix et surtout que le programme «
Génération IV » compte, parmi ses 6 filières étudiées,
les surgénérateurs refroidis au sodium.
• La Cour des Comptes, outre ses interrogations sur les provisions pour
démantèlement d’EDF, AREVA et du CEA dont nous avons déjà
parlé, a exprimé aussi ses doutes sur la validité des estimations
actuelles du coût du stockage des déchets nucléaires. Selon
une dépêche de l’AFP du 26/01/2005, les écarts d’estimation
proviennent de ce que les chiffres retenus par EDF sont ceux établis
par l’ANDRA en1996. celle-ci a refait une évaluation en 2003 qui
aboutirait à des valeurs 1,4 à 2,3 fois plus élevés.
La DGEMP est intervenue en déclarant qu’elle a mis en place un
groupe de travail sur ce sujet et qu’il convient d’attendre ses
conclusions.
• Les ministres de l’Industrie et de l’Environnement ont demandé
l’organisation d’un débat public sur la gestion des déchets
nucléaires à l’automne prochain. Le débat porterait
sur les déchets connus aujourd’hui et sur ceux des réacteurs
de la 4e génération à venir, sur la transmutation des radioéléments
à vie longue et aussi sur l’opportunité d’un deuxième
laboratoire souterrain (le premier étant en cours à Bure, dans
la Meuse).
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4.3 Monde
• Dans un article au titre optimiste, « Energie : le retour en
force du nucléaire », Enjeux les Echos du 1/1/2005 fournit un tableau
intéressant des taux d’indépendance énergétique
en 2003 d’une vingtaine de grands pays du monde. Cette autonomie peut
être supérieure à 100 % si tous les besoins du pays sont
couverts par leurs propres ressources et qu’ils exportent leurs surplus.
Ainsi l’Iran tient la tête avec 180 %, suivi de la Russie (167 %),
du Canada et de l’Indonésie (154 %), du Mexique (147 %), de l’Argentine
(145 %). La coupure entre excédentaires et déficitaires se fait
au niveau de la Grande-Bretagne (107 %) et la Chine (99 %, chiffres de 2002).
L’autonomie de l’Inde est de 82 %, des Pays-bas et des USA de 72
%, la France un peu plus de 50 %, l’Allemagne de 39 %, la Belgique 23
%, le Japon 17 % et Israël ferme la marche avec 2 %. L’article indique
aussi que, d’ici à 2030, plus de 13 000 milliards d’euros
d’investissements seront nécessaires pour disposer d’infrastructures
suffisantes d’approvisionnement énergétique.
• En Allemagne, le ton de la presse semble moins tourné dans le
sens « vert » de l’opinion. Plusieurs articles semblent indiquer
que, peut-être, la sortie du nucléaire n’est pas le «
bon choix ». Le Financial Times Deutschland du 28/12 fait état
des revendications de 94 % des groupes énergétiques allemands,
qui jusque là avaient sur ce sujet, adopté un « profil bas
». Ils réclament une utilisation plus longue que prévu dans
la loi des centrales nucléaires (+ 10 à 20 ans) et 12 des plus
importants demandent même la construction de nouvelles centrales. En résumé,
rediscutons le principe même de la sortie du nucléaire. Le ministre
de l’environnement Trittin a bien entendu déclaré qu’il
n’y avait aucune raison de le faire.
• En Suisse, l’Ordonnance sur l’énergie nucléaire
(OENu) entre en vigueur le 1er février 2005. La Loi sur l’énergie
nucléaire (LENu), votée le 21 mars 2003, entre aussi en vigueur
à cette même date. Ces textes traitent de tous les problèmes,
que ce soit la sûreté des centrales, du cycle du combustible, du
stockage des déchets et du futur démantèlement des centrales.
La possibilité de construire de nouvelles centrales existe et les droits
(et leurs limites) de chacun, y compris des cantons, sont précisés.
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• Le Journal du Dimanche du 24/10 titre sans honte « Série
noire dans le nucléaire (français) ». Selon eux, en 20 jours,
67 agents d’EDF auraient été contaminés sur 6 sites
différents. Il précise que les doses reçues ont été
très faibles et qu’aucun de ces incidents, généralement
survenus au cours d’opérations de maintenance, n’a été
considéré comme grave par l’Autorité de sûreté
nucléaire. EDF précise que cette accumulation apparente d’incidents
bénins est explicable par le fait qu’une grande partie des opérations
de maintenance programmée ont lieu à cette période de l’année.
• Les centrales françaises ont produit en 2004 426,8 TWh (milliards
de kWh), soit 1,7 % de plus qu’en 2003 et 78,1 % de la production totale
qui a été de 546,6 TWh, soit 1,1 % de plus qu’en 2003. La
consommation interne a été de 477,2 TWh, les exportations de 89,6
TWh et les importations de 29,1 TWh, en hausse de 20 %.
2.1 Finlande
• La construction du 5e réacteur finnois étant maintenant
lancée, des voix s’élèvent en Finlande pour réclamer
d’ores et déjà le 6e, arguant du fait que l’augmentation
des besoins ne sera pas satisfaite avec le seul réacteur supplémentaire
prévu (EPR).
• La Fédération européenne des énergies renouvelables
a déposé une plainte auprès de la Commission Européenne
contre la décision de la Finlande de construire un EPR, particulièrement
contre l’aide de l’état finlandais à cette construction.
La Commission a déclaré cette plainte comme recevable, mais a
ajouté qu’il n’y avait aucun délai réglementaire
pour l’examen d’une telle plainte. Gageons que l’EPR fonctionnera
quand l’examen commencera.
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2.2 Bulgarie
• Le projet de centrale de Belene suscite des appétits et des contestations. La Bulgarie a lancé un appel d’offres pour une centrale proche du Danube et donc de la Roumanie. Il s’agit pour l’instant d’achever la construction d’un VVER (réacteur de conception russe se rapprochant des REP) de 1000 MW. Les Russes se disent prêts à le terminer en proposant de terminer le cœur et que la partie contrôle-commande soit installée par les Français. Les Bulgares ont aussi lancé un appel d’offres pour le financement. La Commission Européenne (C.E.), toujours méfiante à l’égard des pays nucléarisés par l’URSS, estime que les appels d’offres bulgares sont opaques.
2.3 Espagne
• L’exploitant de la centrale de Trillo, dont la puissance installée
est de 1066 MW et dont le permis d’exploiter s’achève en
novembre 2005, a déposé une demande de prolongation de 10 ans
auprès du Conseil de sécurité nucléaire. Selon Enerpresse,
cette demande a toute chance d’être acceptée.
• Le gouvernement français et EDF ont invité Endesa, premier
opérateur électrique espagnol, à participer à la
construction du premier EPR en France. La proposition est à l’étude
comme elle l’est pour ENEL (Italie) et RWE (Allemagne).
2.4 Ukraine
• Un réacteur VVER de 1000 MW a été mis en service
en octobre 2004 dans la centrale de Rivné. Comme le réacteur n°2
de la centrale de Khmelnitski, mis en service en août dernier, il a été
financé par l’Ukraine, la BERD ayant refusé un prêt,
considérant ces réacteurs comme insuffisamment fiables. En revanche,
la BERD a consenti un prêt de 42 millions de dollars (environ 33 M€)
pour financer la sécurité des réacteurs. Pas très
cohérent, tout ça.
• Le ministre de l’Energie a fait savoir que l’Ukraine a l’intention
de construire deux réacteurs supplémentaires. Le coût est
estimé à un milliard de dollars (environ 830 M€) et les moyens
de financement ne sont pas connus.
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2.5 Suède
• Le gouvernement suédois a annoncé que la 2e tranche de la centrale de Barsebaeck serait fermée au plus tard le 31 mai 2005. Les protestations viennent de toutes parts et un récent sondage d’opinion a montré que près de 80 % de la population est favorable au maintien, voire au développement de l’énergie nucléaire. L’augmentation de 50 % du prix de l’électricité depuis la déréglementation fait craindre une dérive dans ce sens au cas où les centrales nucléaires seraient arrêtées.
2.6 Russie
• La Russie pourrait renoncer à la construction du dernier réacteur
de 1000 MW RMBK (type Tchernobyl) dans la centrale de Koursk. En revanche, les
11 RMBK restants pourront encore être exploités pendant 12 ans.
Lors d’une réunion d’experts russes et occidentaux en octobre
à Moscou, ceux-ci ont déclaré que les améliorations
apportées au système de sécurité de ces réacteurs
ont permis « d’éliminer toutes les causes qui ont entraîné
l’accident de Tchernobyl ».
• Le réacteur n°3 type VVER 1000 a été mis en
service dans la centrale de Kalinine dans la région de Tver (centre de
la Russie).
2.7 Pologne
• Le gouvernement a déclaré son intention de mettre en service sa première centrale nucléaire vers 2022. Il va ouvrir prochainement le débat public sur ce sujet.
2.8 Lituanie
• Après avoir un moment envisagé de demander un délai
supplémentaire pour fermer sa centrale nucléaire d’Ignalina,
la Lituanie y a finalement renoncé et a arrêté un premier
réacteur RMBK le 31 /12/2004. Cela conduit la Lituanie à être
en rupture de fourniture de courant en cas d’hiver rude et donc à
importer de l’énergie. Lors d’un colloque « Options
énergétiques pour la Lituanie » en janvier 2005 à
Vilnius, la délégation française a encouragé ce
pays à garder un secteur nucléaire, c’est-à-dire
de se rééquiper en réacteurs modernes et sûrs. Un
appel d’offres est envisagé par la Lituanie pour un réacteur
de 1400 MW avec un coût estimé de 1,5 Md €.
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3.1 Inde
• La Russie a livré un premier réacteur VVER 1000 dans le cadre d’un contrat signé en 2002 qui en prévoit deux.
3.2 Japon
• La société Kepco a remis en septembre 2004 en service
2 des 11 réacteurs de sa centrale de Mihama où un accident (non
nucléaire) en août avait causé la mort par brûlures
de 5 employés.
• Le Japon veut exporter sa technologie nucléaire en s’associant
à des sociétés américaines, notamment dans la perspective
d’un redémarrage concret du nucléaire aux U.S.A..
3.3 U.S.A.
• La NRC (Nuclear Regulatory Commission) a donné son approbation
au modèle avancé de réacteur AP 1000 de Westinghouse. Le
modèle est présenté comme présentant une sécurité
passive. Cela signifie en particulier qu’il est autorisé pour équiper
des centrales aux U.S.A.
• Le DOE a retenu (cela veut-il dire approuvé ?) deux projets de
construction de réacteurs proposés pour 2014 par deux consortiums.
Le premier, dirigé par Dominion, prévoit l’installation
d’un Candu (une première aux U.S.A.) sur le site de Santa Anna.
Le second, mené par NuStart (EDF International North America fait partie
de ce consortium), propose le premier AP 1000.
• Dominium a décidé de ne plus être lié à
AECL (canadien) et à ses Candu (le nouveau modèle est l’ACR
1200) parce que la NRC est peu familiarisée avec le Candu (réacteur
à eau lourde) et s’est donc associé avec General Electric
dont le modèle « avancé » ESBWR (ES signifiant «
economic simplified ») n’est pas très….avancé
!
• Un réacteur de la centrale de Salem, dans le New Jersey, arrêté
pour un problème de pompe, a été autorisé à
être remis en service bien que la pompe n’ait pas été
changée. La NRC a considéré que la sûreté
du public pouvait être garantie, sous réserve que la pompe soit
sous surveillance constante et que le réacteur soit arrêté
si une défaillance apparaissait.
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3.4 Iran
• La Russie a achevé en octobre 2004 le réacteur n°1 de la centrale de Bouchihr qui devrait être mis en service à la fin de 2005. Il reste à finaliser l’accord prévoyant le retour du combustible irradié en Russie. Alexandre Rumyantsev, président de Rosatom, a déclaré que la Russie est prête à fournir 7 réacteurs (1000 MW chacun) supplémentaires à l’Iran. Il envisage une collaboration avec des pays de l’Union Européenne.
3.5 Brésil
• L’Allemagne et le Brésil ont mis fin en novembre 2004
à un accord de coopération nucléaire vieux de 30 ans. Les
candidats à la succession ne manquent pas, notamment la Russie et la
France.
• Le gouvernement pourrait décider prochainement d’achever
le réacteur Angra 3. La décision peut traîner un peu à
cause de divergences au sein même du gouvernement. Selon des sources officielles,
Framatome ANP pourrait jouer un rôle important dans ce projet.
3.6 Chine
• L’appel d’offres lancé par la Chine pour 4 nouveaux
réacteurs ne concernerait que 3 compétiteurs : Westinghouse, Areva
et AtomStroyExport (Russie), selon le quotidien chinois People’s Daily
du 12/09/04.
• Selon l’AFP (29/04), le gouvernement chinois prévoit la
construction de 32 réacteurs de 1000MW d’ici 2020.
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Conférence de Buenos Aires : il faut citer Claude Mandil, Directeur
exécutif de l’AIE(Agence Internationale pour l’Energie) :
« ça aurait pu aller plus vite, plus loin » .Il faudra selon
lui beaucoup plus d’énergies renouvelables, de nucléaire,
peut-être de séquestration* du CO2, et réduire la consommation
de pétrole bien plus vite que l’épuisement des ressources
n’y contraindrait.
En pratique, depuis le ralliement de la Russie au protocole, l’écart
entre Européens et Américains n’a jamais été
aussi marqué. Le bloc des pays en développement a aussi «
volé en éclats ».
Monseigneur Desmond TUTU, prix Nobel de la paix, a rappelé que les premières
victimes du réchauffement de la terre seront les populations les plus
défavorisées.
Pour beaucoup d’experts, il est urgent de préparer Kyoto 2.
*La séquestration du CO2 est une technique qui permet
d’enfouir dans le sol du CO2 sous haute pression, soit dans les gisements
de pétrole en fin de vie, soit dans des nappes imperméables du
sol ayant contenu de l’eau. La difficulté principale est la collecte
du CO2 à la source de production, par exemple les centrales à
charbon. Il faut que la collecte dépense beaucoup moins d’énergie
que celle qui a produit le CO2. En Europe, c’est le projet Castor qui
doit démontrer cette technique dans la mer du Nord.
• Le nouveau commissaire européen à l’Energie, Andris
Pielbalgs, insiste sur la nécessité de réduire la demande
d’énergie, poursuivre l’effort sur les énergies renouvelables,
sans remettre en cause l’énergie nucléaire qui ne dégage
pas de CO2, mais en prenant soin de la sûreté et des déchets.
• La France peine à respecter son objectif par absence d’une
fiscalité adaptée sur les transports, au regret du Ministre de
l’Ecologie. Les 23 principaux producteurs d’électricité
européens ont vu leurs rejets de CO2 augmenter de 5% en un an. (EDF hors
France =+14% !)
• La Commission Européenne met beaucoup d’espoir sur la mise
en place du marché de permis d’émission entre industriels.
• Aux U.S.A, l’attribution au réacteur de Seabrook dans le
New Hampshire d’une prime pour non pollution de l’air, déchaîne
les environnementalistes. Ce succès donne des idées à d’autres
producteurs nucléaires.
• Bien que le Président Bush récuse le protocole de Kyoto,
plusieurs états américains multiplient leurs efforts pour réduire
les rejets de gaz à effet de serre. Toutefois, les écologistes
déplorent la multiplication des agressions contre l’environnement
sous le gouvernement actuel.
• Le Japon est très loin de ses objectifs, ayant gardé l’espoir
que le protocole de Kyoto ne rentrerait pas en application. Un des gaz qui posent
problème est le méthane rejeté par quelque 100.000 cochons.
(Le nucléaire n’apporte pas la solution.)
• La Chine est un grand pollueur par l’usage du charbon et doit
faire des efforts, bien que non directement contrainte par le Protocole.
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• L’Italie lance un appel d’offre pour le retraitement de
235 tonnes de combustibles irradiés provenant de ses réacteurs
arrêtés et déclassés; l’offre devrait prévoir
l’entreposage des verres pour une durée pouvant atteindre 20 ans.
Le contractant devrait aussi s’engager à conserver les autres déchets
techniques.
• L’Espagne a négocié avec BNFL le non-retour des
déchets vitrifiés de haute activité résultant du
retraitement de ses combustibles : le montant à payer en contrepartie
du non-retour est de 34.5 M€. Des politiques anglais craignent de voir
cette option se généraliser pour plusieurs clients de BNFL. Une
semblable démarche intéresse déjà l’Italie.
A l’inverse, COGEMA retourne vers ses clients non seulement les verres
mais aussi des déchets techniques résultant du traitement, représentés
par leur équivalence d’activité.
• Le déplacement du plutonium américain destiné à
la fabrication de quatre assemblages de démonstration a provoqué
beaucoup d’agitation sur son itinéraire en France. Cette opération
a eu le mérite de provoquer dans les médias une avalanche d’information
sur le MOX. Les crayons ont été fabriqués à Cadarache,
les assemblages ont été montés à l’usine Melox
à Marcoule, et retournés à La Hague, pour être expédiés
aux Etats-Unis et y être irradiés et ainsi démontrer que
ce MOX se comporte bien. Aux U.S.A, plusieurs contestations (récusées
par la NRC) se sont élevées contre la mise en réacteur
de ces 4 assemblages MOX. L’un des prétextes est que leur gainage
ne résisterait pas à un accident. Une autre crainte est manifestée
par d’autres opposants qui redoutent un détournement de plutonium
« stratégique », différent du plutonium utilisé
en Europe. La société Duke, en charge de ce programme, fait ses
meilleurs efforts pour démentir l’existence d’un tel risque.
Les connaissances développées entre la France et les U.S.A pour
la construction de l’usine de fabrication de MOX avec du Plutonium «
militaire », seront transmises vers la Russie par le canal de COGEMA.
Bien entendu, Michèle Rivasi dénonce cette façon de détruire
le plutonium militaire, qui donne des ailes au programme MOX .
• Au Japon, début des essais de l’usine de retraitement de
Rokkasho Mura à la fin de l’année 2004. Le Japon reste attentif
aux programmes MOX européens : à part la France, les autres utilisateurs,
Allemagne et Suisse notamment, déclarent suspendre leurs programmes pour
raisons « économiques ». Après une longue réflexion,
la Commission japonaise pour l’Energie Nucléaire a décidé
début novembre le maintien de l’option du recyclage.
• AREVA a obtenu de l’Australie le contrat de fourniture du combustible
de son futur réacteur de recherche. Le contrat prévoit le retraitement
du combustible usé, opération jugée difficile par le choix
du matériau : un siliciure d’uranium. Le combustible du précédent
réacteur, d’un modèle classique avec des plaques d’uranium-aluminium,
sera retraité à La Hague, le dernier de quatre convois étant
arrivé début janvier, avec 276 éléments, contenant
environ 60 kg de matières fissiles. L’Australie fait aussi appel
aux U.S.A pour évacuer des combustibles usés de ses réacteurs
de recherche plus anciens.
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• Framatome a fait une première offre pour un entreposage des
combustibles issus des réacteurs de Tchernobyl selon un procédé
sec qui ne convient que pour des combustibles secs. A l’examen, il s’avère
que de nombreux éléments fissurés peuvent contenir de l’eau,
ce qui est rédhibitoire pour ce mode d’entreposage. L’offre
doit donc être revue et le montant du contrat risque de bondir d’un
facteur trois.
• A Tchernobyl, l’autre problème majeur est celui du sarcophage
et de son remplacement, avec, en balance, deux solutions très différentes,
l’une dans la voie initiale d’une voûte bétonnée,
l’autre dans l’optique d’une couverture légère
en aluminium.
• Le laboratoire souterrain de Bure entre en phase opérationnelle
et permettra d’avoir rapidement des informations importantes sur la couche
d’argile qui en est la base.
• Au Royaume-Uni, la maîtrise d’un procédé de
vitrification des déchets par la société AMEC est comparée
à la découverte du Saint Graal !
• Au Japon, le maire de la ville de Kasawa Town, province de Kyushu, a
fait sensation en proposant d’accueillir la construction du centre de
stockage des déchets HAVL. Mais il a retiré son offre peu après.
• En Allemagne, le ministre de l’environnement traîne des
pieds pour définir le futur site dédié aux déchets
HAVL.
France
• Le Pr. André AURENGO, chef du département de médecine
nucléaire de l’hôpital « La Pitié-Salpétrière
» insiste pour renforcer la recherche sur les effets des faibles doses
d’irradiation. Il considère que la loi actuelle, dite « linéaire
sans seuil », conduit à des erreurs coûteuses d’appréciation
des risques par méconnaissance des mécanismes naturels de défense
de la cellule.
• Le démantèlement de l’atelier UP1, à Marcoule,
utilisé pour le retraitement des premières cartouches des réacteurs
Graphite-Gaz, sous contrat d’EDF ou du CEA, sera assuré par le
CEA, mais une quote-part des frais (1,5 Mds €) sera supportée par
AREVA et par EDF. Cette soulte inclut le démantèlement des installations
de Pierrelatte.
• Un rapport sur la destination des déchets nucléaires à
vie longue sera préparé par l’Office Parlementaire d’Evaluation
des Choix Scientifiques et Technologiques pour être déposé
à l’Assemblée Nationale courant mars 2005. Pour le préparer,
les députés Birraux et Bataille ont conduit des auditions publiques
sur les déchets fin janvier et début février. Mais les
anti-nucléaires ont refusé d’y participer et déclarent
le débat prévu en 2006 sur les déchets « faussé
» à l’avance par les choix énergétiques du
gouvernement.
• AREVA investit 100 millions d’euros à Romans pour moderniser
la principale usine de fabrication de combustibles d’Europe.
• Un projet de recyclage de ferrailles venant d’installations nucléaires
dans une fonderie de Feurs déclenche une vague de protestations.
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Chine
• La Chine déclare être intéressée, pour les
réacteurs qu’elle achète, par l’agrément de
l’Autorité de Sûreté du pays vendeur. L’une
des raisons invoquée est l’absence de procédure interne
de qualification. Cette déclaration a donné à la NRC américaine
l’idée de proposer la création en son sein d’un «
régulateur international » regroupant autour de la NRC des experts
des divers pays concernés. Des experts français voient dans une
telle proposition un moyen d’exclure l’EPR du territoire américain.
Iran
• Des transactions avec la Russie se poursuivent dans l’objectif
de construire 7 nouveaux réacteurs pour un montant prévu de 10
milliards de dollars. La construction de Bushehr 1 s’achève pour
un montant de 800 millions $.
Italie
• Au cours d’un Forum scientifique de l’AIEA, M.Carlo Rubbia,
président de l’ENEA, agence nucléaire italienne, rappelle
l’intérêt des surgénérateurs pour multiplier
par 200 l’énergie qu’il est possible d’extraire de
l’uranium. Mais il rappelle aussi l’intérêt de passer
par un retraitement par voie sèche pyrolytique pour bénéficier
de la transmutation des actinides, selon une proposition de Richard Mayson (BNFL).
Il rappelle aussi l’intérêt du cycle au thorium.
Royaume Uni
• Eric Voice, physicien nucléaire, est récemment décédé
à Caithness, en Ecosse, à 80 ans. Convaincu que le plutonium n’avait
jamais tué personne, et que l’application civile de l’énergie
nucléaire était une chance pour l’humanité, il avait
volontairement absorbé du plutonium en 1992 pour étudier son comportement
dans le sang, les os et autres organes, et trouver les parades en cas de contamination
accidentelle. Son décès est lié à une maladie neurologique
sans rapport avec l’essai.
• Le redémarrage d’un programme nucléaire est vu favorablement
par les Travaillistes comme l’alternative à un programme d’énergie
renouvelable impossible à atteindre (20% espérés, au mieux
7% possibles). La solution du stockage des déchets constitue un préalable
à toute nouvelle construction.
Suède
• La décision gouvernementale d’arrêter le second réacteur
de Barsebaek déclenche de vives protestations de tous cotés :
seuls les groupes réputés anti-nucléaires s’en réjouissent.
Cette décision est portée par un parti du centre et une fraction
du parti social-démocrate.
U.S.A
• Le laboratoire National d’Argonne travaille activement sur deux
voies de retraitement des combustibles usés : une voie sèche,
et une voie humide semblable à celle de la Hague. Dans les deux cas,
l’objectif est de réduire le volume des déchets de Haute
Activité à enfouir et de préparer l’avenir des réacteurs
rapides.
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• Le séisme survenu en Alsace début décembre 2004
a provoqué une nouvelle requête des anti-nucléaires voisins
de Fessenheim pour l’arrêt de la centrale. La force du séisme
a atteint 4.9 selon l’Observatoire de Strasbourg et 5.4 selon les sismologues
allemands.
• A Cadarache, réalisation d’un quatrième essai de
fusion de cœur de réacteur sur l’installation PHEBUS, impliquant
20 crayons combustibles et un crayon de barre de contrôle. Cet essai a
été réalisé dans le contexte d’un programme
international, d’un montant de 300 millions d’euros. L’IRSN
a défini trois scénarios types d’accident nucléaire
pour expliquer les conséquences d’un accident dans une centrale
nucléaire. Dans le modèle le plus grave décrit, les rejets
seraient cent fois inférieurs à ceux de Tchernobyl.
• La CRIIRAD s’offusque de l’évolution à la
hausse des normes internationales sur la teneur des aliments en radioactivité.
Les nouvelles teneurs seraient plus de 100 fois supérieures à
celles correspondant au risque négligeable, au dire de la CRIIRAD.
• La législation de la Communauté sera étendue au
contrôle du transport de déchets radioactifs et de combustibles
destinés au retraitement, cela pour être en ligne avec les standards
de l’AIEA.
• Huit pays européens se regroupent pour organiser la lutte anti-sabotages
: Allemagne, Belgique, Espagne, Finlande, France, Royaume-Uni, Suède
et Suisse ont formé une association de leurs Autorités de surveillance
des installations nucléaires.
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Monde
Non prolifération
• Contre l’avis généralement répandu, les scientifiques
considèrent que le principal risque de prolifération provient
des moyens récents d’enrichissement de l’uranium par des
centrifugeuses (voir précédent numéro au sujet du Docteur
Abdul Kader KHAN) et non pas d’un hypothétique détournement
de plutonium des combustibles de centrales nucléaires, au demeurant pratiquement
impossible à utiliser pour une bombe.
• Dans un même esprit de non-prolifération, une proposition
formulée par quatre seniors issus du gouvernement américain consiste
à contraindre les pays qui vendent des centrales nucléaires à
des tiers à imposer le retour des combustibles irradiés. La contrainte
pourrait être rémunérée en crédit de CO2.
• Pour les réacteurs de recherche, seuls réacteurs à
utiliser, pour certains, de l’uranium très enrichi, une voie mise
au point depuis plusieurs années consiste à utiliser plutôt
un combustible de puissance voisine élaboré avec de l’uranium
à 20% d’U235. L’AIEA encourage le retour vers la Russie ou
les U.S.A. des anciens combustibles et leur remplacement par leur équivalent
(voir ci-après U.S.A.).
• La plus subtile des particules connue, au joli nom de neutrino, pourrait
un jour être l’espion de l’AIEA pour révéler
des sources nucléaires proliférantes. Dans 20 ans peut-être
. . .
• Voir plus loin les informations sur le Brésil, et surtout la Corée du Nord et l’Iran.
Belgique
• L’évolution de la sécurité d’exploitation
nucléaire inquiète les syndicats, ainsi que l’Association
Vinçotte, qui dénoncent une dérive dans la rigueur de l’entretien.
Brésil
• Pour la surveillance de ses activités dans le combustible nucléaire,
le Brésil n’accepte pas d'autre interlocuteur que l'A.I.E.A. Toutefois,
les inspecteurs n’ont pas eu accès aux usines de séparation
isotopique. Le Brésil déclare disposer de moyens de séparation
plus performants que ceux des U.S.A, et souhaite échapper à la
dépendance de son fournisseur pour ce poste.
• Le Brésil se prépare à lancer la construction d’une
nouvelle tranche Angra 3,(dont il parle depuis longtemps) en désaccord
avec ses écologistes.
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Corée du Nord
• La Corée du Nord fait monter les enchères en déclarant
posséder l’arme atomique et en interrompant les négociations
avec la Chine, les Etats-Unis et la Corée du Sud.
Iran
• Mise en service du 1er réacteur de Bushehr dans un an selon la
Russie. Le chef d’état-major des armées déclare «
humiliant » le rapatriement des combustibles usés. L’Iran
demande à la Russie d’en payer le transport et le stockage.
• En décembre, l’Iran et l’Union Européenne
ont lancé une négociation en profondeur sur le respect des règles
de non-prolifération et l’acceptation des visites de l’AIEA.
Les Européens se disent prêts à développer avec Téhéran
une coopération nucléaire en lui fournissant un réacteur
de recherche à eau légère, et commerciale en soutenant
la candidature de l’Iran à l’Organisation Mondiale du Commerce.
Les U.S.A restent sceptiques et souhaitent le transfert du dossier au Conseil
de Sécurité des Nations Unies.
Russie
• La protection de certaines centrales nucléaires russes contre
des agressions externes serait insuffisante, au dire du vice procureur général,
Vladimir Kolesnikov, alerté par les écologistes.
U.S.A.
• Le DOE élargit son programme de reprise des combustibles usés
des réacteurs de recherche ou d’essais au cas par cas et non plus
sur une base de dix ans, par crainte de diversion des matières fissiles.
• Au Kentucky, l’usine d’enrichissement d’uranium de
Paducah a été victime d’un incendie. Aucun rejet de radioactivité
n’a suivi.
• Un représentant d’Al-Qaïda intercepté à
la frontière de l’Iran a confirmé les efforts de son organisation
pour introduire aux U.S.A du matériel nucléaire, chimique, biologique,
notamment par la frontière mexicaine.
• Le mouvement « Public Citizen » accuse le gouvernement de
G.W. Bush d’un manque d’attention à la sécurité
des installations nucléaires, vis-à-vis du terrorisme, et principalement
les entreposages de combustibles irradiés. Sur ce thème, un débat
existe sur le déplacement d’assemblages combustibles usés
de la piscine des réacteurs Indian Point 2 et 3 vers des stockages secs.
Leur protection contre les chutes d’avion ou le terrorisme en serait réduite.
• Des inquiétudes surgissent sur des défauts de maintenance
dans l’une des plus importantes centrales du sud du New Jersey : le complexe
de Salem. Le président nommé en juillet à la tête
de PSEG, compagnie qui en assure l’exploitation, Christopher Bakken, craint
de devoir consacrer deux pleines années pour régler tous les problèmes.
Ce qui signifie que pendant cette période, le complexe dont les réacteurs
atteignent de 25 à 30 ans sera sous haute surveillance des Autorités
de Sûreté.
• Pour clore le sujet, il apparaît que la Nuclear Regulatory Commission
est mise en accusation pour ne pas avoir vérifié la suite donnée
à ses requêtes.
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1. Politique générale- Réactions
• Lors de sa présentation du projet de loi de finances 2005 en
octobre dernier, Nicolas Sarkozy a estimé que l’Union Européenne
devait adopter de toute urgence une politique européenne de l’énergie,
et ajouté que le couple franco-allemand avait besoin d’une politique
nucléaire commune.
• Fin janvier, Patrick Devedjian, Ministre délégué
à l’Industrie, a refusé pour les prix de l’électricité,
un alignement de la France, avec son programme nucléaire significatif,
sur l’Allemagne qui a abandonné le sien.
• Accueil favorable à l’EPR dans la Manche au niveau du Conseil
Général, de la Communauté Urbaine de Cherbourg comme des
élus du Nord Cotentin. Par ailleurs dans la région de La Hague
proprement dite, la Communauté des Communes multiplie les actions pour
véhiculer une image attractive : littoral considéré par
le Ministère de l’Environnement comme « Grand Site National
», réalisation de la Cité de la Mer à Cherbourg,
office du tourisme présent chaque année dans 20 à 25 salons
en France et à l’étranger, etc.. Le responsable EDF de la
construction du réacteur se déclare quant à lui impressionné
par la diversité de savoirs faire dans la région.
• L’annonce en novembre dernier d’une cession significative
du capital d’AREVA détenu dans le secteur public entraîne
des premières réactions réservées au plan politique
et syndical. Pour le député socialiste du Nord, Christian Bataille,
c’est une opération idéologique que visait Nicolas Sarkozy,
qui n’est pas « économiquement justifiée et (me) paraît
scientifiquement dangereuse ». Le député Vert Yves Cochet
est « scandalisé ». La CFDT souhaite des éclaircissements,
le produit d’ouverture du capital devant être affecté non
seulement au fonds de démantèlement du CEA mais aussi «
à des projets de développement industriel favorables à
l’emploi ».
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2. Contestation
• La manifestation ayant pour but de bloquer le train transportant douze
emballages de La Hague à Gorleben a connu un accident dramatique avec
la mort à Avricourt d’un jeune militant écologiste qui s’était
attaché sur la voie, près d’un virage, et n’a pu se
détacher à temps, tandis que ses camarades n’ont pu intervenir,
craignant la présence de gendarmes un peu avant le passage du convoi.
Par ailleurs l’hélicoptère de la gendarmerie, sur lequel
sans doute ils comptaient paradoxalement pour les avertir, était encore
à faire le plein à quelques kilomètres de là. L’enquête
du parquet de Nancy a conclu le 16 décembre à un concours d’imprudences
et de défaillances de la part des militants et ne donnera pas lieu à
des poursuites pénales.
• Manifestations en nombre limité contre l’arrivée
fin septembre à Cherbourg de 140 kg de Pu militaire venant des Etats-Unis
et destinés à être recyclés à Cadarache dans
le cadre du programme US - Russie de désarmement et de la construction
ultérieure, sur la base de notre technologie MOX, d’une usine aux
USA : 2 à 300 manifestants à Cadarache, une centaine à
Cherbourg, un blocage très provisoire de la route Cherbourg – La
Hague, mais interdiction à tout bateau d’approcher les navires
de transport. Le porte-parole de la Ligue Communiste Révolutionnaire
qui a tout compris y voit le fait que le nucléaire civil se retrouve
au service du nucléaire militaire …..
• La CRII RAD a lancé en octobre une campagne contre la nouvelle
procédure d’agrément des laboratoires chargés de
mesurer la radioactivité dans l’environnement, car celle-ci subordonnerait
la décision à des conditions que l’organisation juge inacceptables,
comme la cession des données aux services officiels avec entière
liberté d’exploitation…..
• Green Peace France a réalisé en février «
Desseins pour le climat », un album où 120 auteurs de BD réalisent
des « desseins catastrophe » après l’apocalypse liée
à l’effet de serre, la fonte des glaciers, la pollution et la disparition
des écosystèmes. Apparemment le nucléaire n’est pas
cité expressément, ni comme facteur aggravant, ni bien sûr
comme remède …..
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3. Santé –Sécurité
• Le Figaro a rencontré le médecin biélorusse BANDAJEVSKY,
condamné après ses travaux sur Tchernobyl. Celui qui a fini par
faire l’objet d’une peine de relégation avait affirmé
l’existence d’une dépendance proportionnelle entre la quantité
de césium incorporée dans l’organisme et la fréquence
de certaines lésions et pathologies. Thèse contestée par
le professeur KOMSBERG, directeur de la Commission Nationale Biélorusse
de Radioprotection, pour « erreurs méthodologiques ». Pour
Patrick Gourmelon, directeur de la radioprotection de l’homme à
l’IRSN, la démonstration n’est pas bonne mais, au vu d’expériences
récentes (rats buvant de l’uranium à petite dose), l’effet
de faibles doses chroniques, davantage lié à la toxicité
chimique de l’uranium qu’à sa radioactivité, existerait
bien, effet au demeurant pas forcément néfaste.
• La CRII RAD dénonce le projet de la Commission du Codex alimentaire
de l’ONU qui envisage d’augmenter le seuil des radioéléments
artificiels dans les aliments, considérant que seul un très faible
pourcentage d’aliments est touché par la radioactivité.
• Relevant la manipulation quant aux campagnes de Green Peace et de «
Sortir du Nucléaire » sur le transport de plutonium, François
Cosserat, vice-Président du Mouvement National de Lutte pour l’Environnement
(MNLE) relativise le risque de ce transport moins dangereux, dit-il, que ceux
de produits chimiques qui sillonnent la France.
• Le radon, qui peut s’accumuler dans l’air des habitations,
est responsable de 9% des décès par cancer du poumon en Europe,
selon une étude menée à Oxford par des spécialistes
de neuf pays européens.
• Par arrêt du 3 novembre dernier, la Cour de Cassation rejette
le pourvoi formé par COGEMA qui se trouve renvoyée devant le Tribunal
Correctionnel de Limoges pour pollution de plusieurs cours d’eau en Haute-Vienne,
et abandon ou dépôt de déchets contenant des substances
radioactives. A noter qu’une randonneuse et un pêcheur interrogés
par Karl Zéro se montraient sceptiques sur le bien fondé de la
décision ….
• En revanche, le Tribunal de Cherbourg a débouté le CRILAN,
début novembre, de son attaque de COGEMA pour le stockage, qu’il
estimait illégal, de 512 tonnes de déchets nucléaires sur
le site de La Hague. Le Tribunal a reconnu le bien fondé de la thèse
de COGEMA parlant d’entreposage avant retraitement et retour à
l’envoyeur.
4. Divers
• Véritable parc dédié à l’atome et
à la radioactivité, le Visiatome ouvre ses portes en avril 2005.
Situé à l’extérieur du site de Marcoule, c’est
un lieu consacré à la culture scientifique et technique qui abritera
des expositions temporaires et permanentes permettant de répondre aux
interrogations du public, notamment sur les questions des déchets radioactifs
et de leur devenir.
• Le CEA et AREVA ont présenté conjointement, fin janvier,
leur dossier de candidature concernant Marcoule et le Tricastin, un «
pôle de compétitivité », un des vingt deux du genre
appelés à être créés en France. Il s’agit
d’un pôle qui s’articule autour de la thématique chimie,
procédés industriels, techniques du nucléaire, en faisant
naître des activités basées sur l’application de ces
techniques aux secteurs non nucléaires.
• Face à la menace réelle ou supposée d’attentats
terroristes à l’aide d’une bombe sale, i.e. de type chimique,
bactériologique ou nucléaire, les réassureurs chercheraient
à exclure ces risques des garanties qu’ils offrent aux assureurs.
La formule de pools est envisagée par certains.
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1. Nouvelles de pays divers
• L’annonce, en septembre dernier par la Finlande, de la construction
d’un nouveau réacteur fait de ce pays le premier en Europe à
prendre une telle initiative depuis les décisions d’abandon de
la filière par l’Allemagne notamment et la Suède. Le soutien
à l’énergie nucléaire augmente de façon constante
dans le pays depuis 1994. Selon les derniers sondages, 46% des finlandais (+
12%) sont favorables, tandis que 25% demeurent opposés (- 10 points).
• En Suède, la construction d’un réacteur de 1600
MW, Olkilnoto 3, voit son effet climatique contesté par un professeur
de météorologie de l’Université de Stockholm. En
revanche, l’un des responsables de l’industrie forestière
insiste sur le besoin d’énergie nucléaire. Dans le pays,
un sondage de fin octobre fait apparaître une large majorité favorable
au maintien de la production nucléaire en l’état (64%) tandis
que 16% des personnes interrogées souhaitent la construction de nouvelles
centrales.
• La Lituanie a fermé fin 2004 l’un des deux réacteurs
RBMK de 1300 MW de la centrale d’Ignalina, le second devant être
fermé en 2009 pour répondre aux exigences de l’Union Européenne.
La centrale fournit plus de 70% de l’électricité consommée
dans le pays et a vendu 14,25 milliards de kW/h, pour moitié dans les
pays voisins. D’où des difficultés possibles d’approvisionnement,
des pertes de rentrées financières et des problèmes sociaux
éventuels. Toutefois, le gouvernement souligne qu’il œuvrera
pour que « la Lituanie reste un pays doté d’énergie
nucléaire ».
• L’ancien ministre de l’Environnement britannique, Michael
Meacher, accuse le gouvernement et ses « lawyers » d’avoir
tronqué un rapport (en voie de publication) du Comité désigné
il y a trois ans pour évaluer les risques attachés aux faibles
doses, considérant comme dépassés les calculs basés
sur les données d’Hiroshima.
• Aux Etats-Unis, le rapport 2000 du Département de l’Energie
reconnaît les effets d’exposition parmi les travailleurs du nucléaire
militaire. En revanche, dans le cas de l’accident du réacteur de
TMI, la NRC parle d’effets négligeables.
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2. Union Européenne
• En septembre dernier, la Commissaire Européenne à l’Energie alors en fonction, Mme LOYOLA de PALACIO, retenait la nécessité de construction de nouvelles centrales dans les cinquante prochaines années. Son successeur, le letton Andris PIEBALGS a souligné en novembre l’importance de promouvoir les énergies renouvelables et de réduire la demande en énergie, sans remettre en cause l’utilisation de l’énergie nucléaire et tout en prônant un renforcement des mesures de sûreté et de traitement des déchets.
• Les autorités de Bruxelles ont, en décembre, jeté le doute sur la légalité, au plan du Droit de la Concurrence, du transfert de la charge de démantèlement des installations BNFL de Sellalfield et de plusieurs réacteurs à une nouvelle autorité de démantèlement. Cette charge, selon les Amis de la Terre, serait de l’ordre de 42 milliards de Livres.
3. Non prolifération
• Des discussions avec l’Iran se sont ouvertes en décembre
à Bruxelles sur les contreparties à accorder à ce pays
après la suspension réclamée des activités d’enrichissement
d’uranium qui pourraient lui permettre d’acquérir l’arme
nucléaire. Ces discussions font suite à un accord conclu en novembre
à Paris et entériné à Vienne par l’A.I.E.A.
Les Européens se disent prêts à développer avec Téhéran
une coopération nucléaire en lui fournissant un réacteur
de recherche à eau légère, et commerciale en soutenant
la candidature de l’Iran à l’Organisation Mondiale du Commerce.
Scepticisme des Etats-Unis, tandis que certains responsables affirment que leur
pays reste en quête d’exemptions à la suspension de l’enrichissement
d’uranium.
• Autre pays « suspect », la Corée du Nord quant à
elle fait monter les enchères en déclarant posséder l’arme
atomique et en interrompant les négociations avec la Chine, les Etats-Unis
et la Corée du Sud.
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