Vers une électricité durable. Propre, sans CO2, disponible, abondante en permanence
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Année 2020

Les articles sont présentés en ordre chronologique inverse.

 

 


Enfin ! (24/12/2020)

Nous regardons médusés se déliter une industrie alors même que nous avons encore tous les atouts pour y exceller et que les nations les plus dynamiques, validant les recommandations du GIEC, misent sur l’atome pour produire leur électricité décarbonée.

Nos argumentaires nourris, pour infléchir un air du temps déconnecté de la réalité et pour lutter contre ce déclin s’apparentent à des prêches dans le désert tant est dense la couche qui nous isole des instances dirigeantes et législatives.
 
Telle était notre sentiment avant que ne nous parvienne la lettre de Bernard Accoyer nous annonçant le lancement de l’Association de Défense du Patrimoine Nucléaire et du Climat (PNC-France).

Parce qu’elle s’appuie sur des hommes politiques de premier plan, conscients et responsables au-delà des obédiences partisanes, nous tenons dans PNC France les ferments d’une dynamique capable enfin de surmonter notre isolement et de faire évoluer le cours des choses : faire que ce précieux patrimoine puisse se déployer de nouveau et que le nucléaire mondial ne soit plus réduit à être russe ou chinois.

Pour que cette entreprise soit puissante, il n’en tient qu’à vous : soutenez cette unique opportunité comme NOUS avons choisi de le faire au sein de COM-UARGA et adhérez à PNC France.

Nous vous souhaitons de très bonnes fêtes de Noël !

 


Pour le bûcher d’Hercule (18/12/2020)

La France est un des pays qui vivent le plus mal la mondialisation. Structurée par des siècles de centralisation, de capitalisme étatique et de cohésion culturelle elle se retrouve en porte à faux face à une logique mondiale ultra libérale ennemie de ce modèle. Loin d’amortir le choc et de créer un nouvel horizon, l’Europe parce qu’hostile depuis longtemps aussi aux états centralisés a contribué à aggraver les choses, ne réussissant qu’à accentuer le divorce entre une élite superficiellement gagnée au libéralisme, malhabile au jeu européen et une population vivant dans les structures anciennes.
EDF est à tous égards emblématique de cette impasse : naguère fleuron du capitalisme étatique français, réussite technique et économique sur fond de méritocratie dynamique, premier électricien européen, le plus compétitif, cette société est devenue une entreprise endettée que son créateur, au terme de trente ans d’une politique de gribouille, s’apprête à démembrer faute de convictions sûres. Car c’est finalement la perte par l’état de la maîtrise de son réseau électrique que signifie cette opération baptisée d’un oxymore : Hercule. L’avenir nous dira si l’Europe sera à la hauteur de cette nouvelle donne mais pourquoi donc sacrifier pour autant cette belle entreprise?
C’est avec tristesse que nous voyons dans la logique d’une transition énergétique chimérique, ce grand exportateur réduit à redouter désormais des coupures pour cet hiver.
Alain Desgranges, ancien directeur de centrales nucléaires d’EDF, est de ceux que cette situation révolte. Après une lettre adressée à la magistrature suprême pour dénoncer les méfaits de cette transition, il nous invite à le rejoindre dans une pétition adressée à l’assemblée nationale pour contrer ce projet.

Construire des EPR ?
On pourrait objecter que cette partition est un moyen de promouvoir le nucléaire dans une Europe qui lui est hostile : seul un état ayant accès à des taux faibles peut financer des EPR compétitifs car la recette utilisée dans les années 70 n’est plus possibles pour un EDF qui peine à générer de la valeur en raison des carcans que lui impose la réglementation. Mais peut-on encore parler d’entreprise d’avenir pour un EDF bleu malsainnement coupé de son utilisateur final, géré par une administration versatile et impécunieuse, chichement rémunéré dans le cadre d’un ARENH généralisé?
Cessons d’envisager passivement l’Europe !
Dans les conditions actuelles, il y a bien un problème EDF mais le résoudre par une adaptation « peau de chagrin », franco centrée comme ce fut déjà le cas avec la funeste loi Nome et son avatar ARENH n’est pas la bonne solution.. L’excellente analyse de la 106ème Lettre géopolitique de l’Energie nous invite à chercher la solution en étant proactif au juste niveau : européen.
Parce que la production et l’acheminement de l’électricité requièrent des investissements trop élevés pour être compatibles avec un marché volatil, la dérégulation du marché européen de l’électricité telle que menée depuis 20 ans s’est soldée par un énorme fiasco qui pénalise et contribuables et consommateurs pour ne profiter qu’à la spéculation. La solution Hercule ne fera qu’accentuer le naufrage…
C’est sur cette base et en se prévalant d’un modèle concurrentiel vertueux dans le cadre de la plaque France Allemagne Bénélux, là où se fait le marché, qu’il ne faut pas hésiter à se pourvoir auprès de la Cours de Justice européenne.
Les consommateurs européens ont besoin d’EDF.

 


Provoquer un électrochoc : autoriser la fourniture d'électricité d’origine garantie nucléaire (10/12/2020)

Motivé par un souci de cohérence du système électrique de notre pays, avec un accès libre etchoisi à une électricité bas carbone et bon marché pour le consommateur particulier, Jean-Luc Salanave, un de nos adhérents et de nos rédacteurs de cette newsletter, vient de déposer une pétition sur le site de l'Assemblée Nationale.

 

Nous espérons, comme lui qu'elle rassemblera 100000 signatures afin d'être examinée en Commission à l'Assemblée et provoquera pour le moins un "électro-choc" parlementaire et citoyen.
 
Vous pouvez y alller c'est ici et le texte est ci dessous

 

 
Créer un mécanisme de fourniture d’électricité d’origine garantie nucléaire
(https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-241):

Mesdames, Messieurs les députés,
Constatant qu’il existe en France un mécanisme de garantie d’origine renouvelable de l’électricité (mais pas de mécanisme de garantie d’origine nucléaire),
Constatant que l’électricité renouvelable (photovoltaïque et éolienne) nécessite des subventions massives par les contribuables, et estimant que ces subventions ne sont pas prioritaires face à l’effort national que va demander la sortie de la crise sanitaire Covid-19,
Constatant que l’électricité renouvelable, de par sa substitution à de l’électricité nucléaire, dégrade les émissions de CO2 de notre électricité (le nucléaire EDF en émettant 10 fois moins que le solaire),
Constatant que notre parc nucléaire offre aux consommateurs français une des électricités les moins chères d’Europe et un niveau de sûreté exemplaire (sans accident majeur depuis plus de 40 ans),
Constatant que les Ministres de la Transition Écologique et de la Justice créent un « délit d’écocide »,
Constatant que la fermeture en juin 2020 de la centrale nucléaire de Fessenheim sans justification technique, économique ni sécuritaire va provoquer annuellement l’émission de plusieurs millions de tonnes de CO2 supplémentaires (car compensée par la nouvelle centrale allemande à charbon de Datteln et la prolongation des centrales à charbon françaises désormais indispensables pour limiter les risques de pannes hivernales),
Constatant que vous n’avez pas pu empêcher le « délit d’écocide » que semble constituer l’arrêt de Fessenheim,
Constatant qu’un mécanisme (ARENH) permet aux concurrents d’EDF d’accéder à bas prix au quart de la production nucléaire d’EDF pour la mettre sur le marché des consommateurs (souvent « repeinte en renouvelable » par des certificats verts),

nous demandons que soit créé un mécanisme de fourniture d’électricité d’origine garantie nucléaire pour tous les citoyens souhaitant soutenir cette électricité (non importée, non intermittente), pour ceux désireux d’apporter leur contribution à l’effort national de reconstruction industrielle, énergétique et écologique de notre pays, à la réduction de notre pollution climatique, et à la préservation de la biodiversité et des ressources naturelles.

Jean-Luc Salanave, le 04/12/2020, collectif « www.change.org/électricité-origine-garantie-nucléaire»

 


Pas de bulle pour l'hydrogène (02/11/2020)

 

Depuis un certain temps, cela couvait outre-Rhin. L’Allemagne, empêtrée dans son éolien anarchique et son charbon honteux, bientôt privée de la totalité de ses réacteurs, nous concoctait une solution d’envergure en s’appuyant sur sa puissante industrie chimique.

l y a eu l’humiliante première vague covid où l’Europe a réalisé combien elle dépendait des industries asiatiques, le tout exacerbant une mauvaise conscience climatique.

 

C’est sans doute cet ensemble de facteurs, allié à l’euphorie du répit, des retrouvailles franco-allemandes et du généreux budget de reconstruction qui expliquent ce coup de théâtre fusionnel du plan Hydrogène de l’été : une technologie, purement européenne cette fois-ci, qui surmonte l’implacable intermittence et nous permette d’atteindre, en surenchérissant même, nos objectifs bas carbone.

 

Les budgets sont conséquents : respectivement 7 et 9 milliards d’Euros pour la France et l’Allemagne et les objectifs français particulièrement ambitieux avec une capacité à 10 ans de 6.5 GW, contre 5 pour nos voisins !

 

Depuis, notre environnement énergétique médiatique s’interroge sur un nouveau paradigme où les transports roulent, voguent et volent à la pile combustible et l’industrie congédie les énergies fossiles par l’entremise d’un hydrogène produit par des panneaux solaires et des éoliennes que l’on peut désormais construire sans retenue. Plausible ?

Etat de la science
Le lecteur est invité à consulter en bas de page (*1), quelques bonnes références sur un produit dont la fabrication actuelle principalement à partir de méthane, est très émettrice de CO2. Un ensemble de procédés assez au point surmonte ce handicap : l’électrolyse qui ne demande que de l’eau mais beaucoup d’énergie (électrique et/ou chaleur), énergie en partie restituable (30%) ensuite en réagissant avec l’oxygène : pile à combustible ou autre dispositif exothermique. On comprendra sans peine que le coût de fabrication de ce vecteur énergétique est d’autant plus élevé que la source d’énergie primaire est faible et intermittente.
Un mot sur la nature du produit : c’est un gaz extrêmement fugace qui à faible concentration, s’enflamme (qu’on se souvienne de la catastrophe du dirigeable Hindenburg, résultat d’une simple fuite amorcée par l’électricité statique) voire explose (station de distribution d’hydrogène en Norvège).

Le paradigme en pratique
Le résultat n’est pas fameux car l’hydrogène est un vecteur énergétique cher, trop cher s’il s’abouche à la diaspora de confettis éoliens et de hangars solaires à vaches qui décorent les campagnes. Côté aval, pour reprendre le calcul de Jean-Marc Jancovici (*2), hydrogéner l’ensemble de la mobilité implique de doubler la production électrique! En matière de frugalité, il y a mieux. Par ailleurs l’état sera-t-il prêt à investir dans un réseau de distribution supplémentaire ? Quid de l’effort que l’on fait pour le tout électrique dans les transports ?

Du bon usage
Des activités industrielles fortement émettrices mais pour lesquelles la substitution chaleur fossile/électricité n’est pas possible, comme la sidérurgie, les cimenteries, le verre peuvent effectuer leur transition par l’hydrogène dans la mesure où celui-ci sera produit à moindre coût. Il conviendrait cependant de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. L’hydrogène, bien mieux que le stockage voltaïque, grâce à une plus grande souplesse, peut s’avérer un excellent moyen d’optimiser le réseau en complément d’un hydraulique au taquet. Les centrales nucléaires qui ne tournent pas à pleine capacité, les surproductions aux heures creuses des grands champs d’éoliennes sont autant de pertes et de défauts d’adéquation au marché électrique qui ont un coût. Un emploi de cette électricité marginale à hydrolyser de l’eau permettrait un marché plus homogène et moins irrégulier. La production éolienne pouvant être lissée, les règles de priorité d’accès sur le réseau qui rendent le marché électrique actuel inéquitable et compliqué devraient alors être abolies. Bien que l’énergie hydrogène soit plus chère le prix moyen du kWh pourrait s’en trouver allégé.
On voit donc bien que pour que cette approche soit réaliste, une recherche active et sensée dans l’amélioration des rendements et des coûts de l’électrolyse doit être entreprise. Gageons que nous irons dans cette direction et qu’il nous sera épargné un nouveau cortège de subventions improductives à l’image du gouffre pour les contribuables des pratiques sur l’éolien et le solaire.

Et dans cet esprit, surtout, de grâce optimisons l’existant et ne ruinons pas l’initiative en construisant des éoliennes pour produire de l’hydrogène.

 

*1- L’hydrogène, mirage ou (vecteur d’) énergie du futur ? François Drain(2020-05)
    -Production d’hydrogène par électrolyse de l’eau. Fiche AFHYPAC. (2017-01)

*2  - Ne pas s’enflammer pour l’hydrogène. Jean-Marc Jancovici (2010-10-01)

 


Produit jaune ? (13/10/2020)

 

Lors de la dernière Assemblée Générale de l’ONU, le président Xi Jinping a fait dans son discours une annonce surprise : la Chine atteindra la neutralité carbone en 2060 et à cette fin n’aura plus d’énergie d’origine charbonnière d’ici 2050 (*). L’information est de taille et à prendre avec sérieux car la Chine a l’habitude de mettre en pratique ses engagements.

 

Etrangement, l’information est passée bien inaperçue dans les médias. Pourtant vue l’ampleur de l’impact climatique, l’engagement solennel du plus gros émetteur de la planète méritait publicité.
On a souvent de bonnes raisons de se méfier de la politique chinoise, mais nous devons aussi nous défier de la bien-pensance rêveuse européenne qui nous conduit à ignorer ce signal fort du pays le plus peuplé du monde: la relève sera  nucléaire et renouvelable, l’ensemble passant de 15% du mix énergétique à 84% en 2060, la part électrique multipliée par 10 atteignant 80%.
Un programme nucléaire ambitieux que les faits ne semblent pas  contredire.


Si le renouvelable éolo-voltaïque chinois connaît depuis 2 ans des difficultés structurelles à s’étendre, il n’en va pas de même pour le nucléaire qui s’accroît désormais de 8 réacteurs par an, et dépassera le parc français en 2022. Il appuie sa progression sur des modèles issus de FRAMATOME et de Westinghouse sinisés au pas de charge grâce à un tissu industriel sans rival.
Concrètement, étant donnée l’énormité du remplacement charbon, si l’on adopte une progression proche de celle de l’électricité et tient compte d’inévitables exportations à l’image de celles initiées au Pakistan, c’est quelque 300 à 500 réacteurs de fabrication chinoise qui devraient être construits sur cette moitié de siècle.


A terme, on s'attend à  un doublement des marchés nucléaires mondiaux dont ceux du cycle.
C’est donc particulièrement  du côté de l’uranium que de sérieuses tensions sont à prévoir. La Chine peu pourvue en ressources propres, a constitué de gros stocks d’uranium, investi dans des mines namibiennes mais on est loin du compte.
Une opportunité pour notre joyau du cycle, ORANO à condition de caréner en conséquence son portefeuille minier, en se lançant dans une politique active d’acquisitions d’uranium en terre et de bonnes propriétés d’exploration avec une cible de choix : l’Athabasca canadien, Mecque uranifère.
Beaucoup de raisons y militent :

  • les prix d’acquisition ne seront jamais aussi bas qu’actuellement,
  • ORANO possède l’expertise pour évaluer, développer et exploiter ces gisements à très haute teneur et   les accords de libre-échange Canada-Europe l’autorise à être opérateur,
  • le Canada dans la logique de cet accord offre les meilleures garanties en matière de sécurité d’approvisionnement,
  • les conditions politiques sahéliennes rendent problématique l’ accès aux ressources du Niger,   

 

Ne laissons pas la Chine accaparer aussi l’uranium mondial…

 

(*) https://www.miningweekly.com/article/china-to-phase-out-coal-power-around-2050-2020-09-28/

 


Gaz ou nucléaire (29/09/2020)


Nous souscrivons entièrement aux réflexions d’Alain Desgranges : Quoique modeste (0.47 en regard de 30 Milliards pour maisons calorifugées et voitures vertes), l’inscription d’une fraction des crédits de relance économique à l’industrie nucléaire est un signal fort que notre industrie préférée figure toujours dans le mix énergétique du futur. Malgré la fermeture aberrante de Fessenheim.
Tout aussi réconfortante est l’annonce officielle de la coalition au pouvoir aux Pays-Bas de construire de 3 à 10 nouveaux réacteurs en vue d’atteindre la neutralité carbone. Cette décision est dictée par la raison : dans l’état des technologies, répondre aux énormes objectifs bas carbone, implique une part conséquente d’électricité nucléaire. Conviction au GIEC depuis quelques années, c’est insensiblement qu’elle fait son chemin dans les esprits ouverts au bien public, allant jusqu’à s’imposer dans une fraction des Grünen allemands…


Cependant, ne pavoisons pas.
C’est ce que nous démontre Michel Gay, dans un papier fulgurant : « Le marché de l’électricité est devenu fou ! ». Comment sous l’emprise d’intérêts particuliers, l’Europe et la France s’égarent dans une politique énergétique démente, à contrepied des optima techniques et économiques. Ou plus crûment : comment s’affrontent au sein des état-majeurs politiques, avidité financière de quelques entités et intérêt public voire planétaire. Court terme contre long terme.


Dur combat
En l’espèce, fiascos californiens et allemands à l’appui, l’inanité du tout renouvelable intermittent s’impose dans les esprits. Il restera toujours quelques états dévoyés par la démagogie et la corruption pour continuer à subventionner l’utopie mais l’enjeu électrique sérieux est désormais la grosse part incontournable de pilotable nécessaire à la viabilité du réseau européen. Et pour cela,  sachant que le charbon est condamné à terme, seuls subsistent 2 candidats : le gaz et le nucléaire.
Le nucléaire a pour lui la matière grise, l’indépendance énergétique, beaucoup d’emplois locaux et surtout la meilleure empreinte carbone mais ce sont de longs retours sur investissement aux antipodes des approches spéculatives.
Le gaz pêche par une forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur et une neutralité carbone impossible, mais il est d’une incomparable souplesse financière avec des retours prompts, ce qui n’est pas étranger à sa redoutable force de frappe en matière d’influence.
Vu le monde de décideurs décrit par Michel Gay, il y a donc du souci à se faire.


Le récent vote au parlement européen - avec appui des députés macroniens… - d’un Fond de Transition Juste (sic) en faveur des énergies propres, comprenant le gaz et excluant le nucléaire, en mesure l’ampleur.

 


L’ingénieur et le déni Pompili (07/09/2020)

Chers amis,

J’espère que vous avez bien profité de ces beaux mois d’été sur fond de trêve épidémique. Une trêve semble-t-il de courte durée et dont le terme suscite une résurgence des fausses informations.

Cependant cette maladie des réseaux sociaux n’est pas l’apanage du secteur de la santé : je vous convie à déguster cette gourmandise que Jean-Luc Salanave nous a préparée en analysant une récente communication Facebook de notre ministre de l’environnement (https://salanave.blogspot.com/2020/07/reponse-mme-pompili-httpswwwfacebookcom.html).

Un tel flagrant délit de malhonnêteté intellectuelle au plus haut de l’état est d’autant plus choquant qu’il s’inscrit à rebours du constat vital de plus en plus partagé sur la planète qu’il n’y a pas d’énergie décarbonée sans recours au nucléaire.

Les développements des programmes nucléaires de la Chine, de la sphère russe, de l’Inde et même des carboneux Emirats en sont une preuve tangible.

Comment alors expliquer le déni d’une France institutionnelle pourtant richement dotée en matière grise et en sources d’information de qualité ?

Trois causes semblent évidentes :

1) Ainsi que le rappelait jadis l’un de ses fondateurs, Brice Lalonde, l’écologie politique française a élaboré dès l’origine sa communication sur le rejet du nucléaire. Encore aujourd’hui cet angle d’attaque reste vital pour le mouvement car il constitue le seul ciment fédérateur de la multitude des chapelles et des égos qui constituent le mouvement vert.

2) Fortes des subventions étatiques les énergies intermittentes sont une précieuse niche financière bien en phase avec une idéologie néolibérale encore en vogue au sein de nos instances dirigeantes.

3) Surtout, nos difficultés à construire un EPR. Ultime avatar d’une désindustrialisation (la plus poussée d’Europe…) les malfaçons et délais à répétition en France de cet EPR désormais le meilleur réacteur opérant en Chine, font douter, jusqu’au nucléophiles au sein de l’état, d’un avenir au nucléaire français.
Il est permis d’espérer qu’à responsabilité croissante les verts finiront par se débarrasser de leur acné anti-nucléaire. Le néolibéralisme pur et dur de la fin du siècle dernier cède le pas à un retour au modèle antérieur.

Reste le fondamental : la capacité de nos ingénieurs à restaurer notre excellence industrielle nucléaire !
 

 


Halte au carnage ! (22/06/2020)

Nous avons aimé l’indignation d’Alain Desgranges (Nos lecteurs s'espriment) devant le méthodique travail d’amputation accompli par l’administration française à l’encontre de son industrie nucléaire.

Aujourd'hui les technologies sont apparemment plus douces mais l'élargissement de leur application a des domaines plus vastes concoure à  conserver leur caractère douloureux.

Sur la table d’opération, EDF dont on prélève les organes et  ponctionne les ressources.

Le prélèvement prématuré des 1800 MW d’un Fessenheim dont l’espérance de vie pleinement opérationnelle était d’au moins 20 ans amorce une chirurgie qui va se poursuivre durant les 15 prochaines années et qui va voir disparaître au total 14 réacteurs dans la force de l’âge, sonnant ainsi le glas d’une énergie peu chère et de qualité.

Le coût de l’opération Fessenheim avoisinerait les 10 milliards si l’on intègre une rente annuelle compensatoire pudiquement estompée dans les média. On est pris de vertige devant l’ardoise budgétaire et sociale  que va constituer la totalité de l’hécatombe…

La survie du patient ne sera pas facilitée par la ponction ARENH (Accès Régulé à l’Energie Nucléaire Historique) qui donne accès aux concurrents de l’électricien à 100 TWh de sa production nucléaire (près du tiers donc) à un prix coutant de 42 Euros du MWh (le prix moyen de vente aux ménages français en 2019 était de 176 Euros/MWh, soit une vente fournisseur d’environ 60 Euros, taxes et transports déduits).

On objectera que ce montage est la contrepartie d’un accès au marché européen de l’électricité mais c’est faire pâle mesure de l’état dans lequel se trouverait le réseau européen si EDF cessait d’y injecter ses électrons nucléaires.

Car il en va de l’électricité comme du domaine sanitaire : la dimension stratégique y est majeure et dans une énergie décarbonée seul le nucléaire est capable d’en assurer la pérennité.

Aussi présageons nous qu’il faille attendre que le dépeçage d’EDF  nous produise une covid de réseau (alias black-out généralisé) pour que l’on prenne conscience, ici aussi, de notre effarante impéritie.  

 


Covid ou pas, l'électricité verte reste masquée (13/05/2020)

Une des conséquences inattendues du covid-19 aura été de rappeler que les offres d’électricité verte sont sous l’assistance d’une « perfusion » d’électricité nucléaire.

Quel rapport avec le covid ? C’est que la crise sanitaire a provoqué un effondrement de la demande en électricité. Du coup, des fournisseurs alternatifs d’électricité se sont prétendus en difficulté. Comme Total, Engie et des dizaines d’autres (dont certains affichent même une offre « 100 % renouvelable »), ces fournisseurs revendent de l’électricité nucléaire dite ARENH* achetée à EDF à un prix pourtant imbattable et encore hors de portée des meilleures énergies renouvelables, soit 4,2 centimes par kilowattheure.

 

Quelle raison auraient-ils donc de se plaindre ? C’est que le covid vient de faire tomber le prix de marché au-dessous de 3 centimes par kilowattheure. Une aubaine pour ces traders d’électricité purement financiers. Certes, ils se sont, en échange du prix bas, engagés ferme à acheter l’électricité nucléaire commandée. Mais, certains seraient prêts à rompre leur engagement ARENH en invoquant une « force majeure covid» pour s’enrichir un peu plus encore, spéculant sur la crise sanitaire en s’approvisionnant sur le marché déprimé.

 

En difficulté ? Du coup pas tant que ça ! Le grand perdant financièrement et industriellement c’est EDF, par ailleurs admirable pour assurer sa mission durant la crise. Tandis que pour ses concurrents le pile ou face avec le gouvernement reste gagnant-gagnant,

 

Côté pile, ils ont le privilège de profiter à prix coûtant de la rente nucléaire ARENH, laissant les soucis industriels à EDF. Mais en pleine crise Madame la Ministre Elisabeth Borne se devait de sauver les apparences et prévenait donc ces fournisseurs privilégiés (le 7 avril) qu’ils feraient mieux de ne pas « remettre en cause les volumes d'ARENH qu'ils avaient achetés », ni d’« essayer de tirer profit de la situation ». C’est bien la moindre des choses, quand on sait que dans une crise tout enrichissement supplémentaire des uns entraîne mathématiquement l’appauvrissement des autres dont in fine les contribuables.

 

Et, côté face, un autre privilège leur est discrètement maintenu : ces fournisseurs restent autorisés à peindre en « vert » cette électricité nucléaire, en toute légalité, en y « collant » des certificats de garantie d’origine renouvelable qui leur sont par ailleurs vendus aux enchères par … l’État !

 

Comment ce dernier se procure-t-il ces certificats ? Chaque fois que l’État prélève sur nous consommateurs les taxes qui subventionnent chaque kilowattheure renouvelable (CSPE hier, TICPE sur les carburants aujourd’hui) il s’octroie les lucratifs certificats d’origine verts correspondants en échange de la subvention qu’il accorde aux producteurs. Il serait en effet indécent que les producteurs d’électricité renouvelable puissent prétendre conserver à la fois le certificat vert et la subvention, sans laquelle leur électricité photovoltaïque et éolienne serait invendables.

 

En plein tintamarre autour du covid-19 l’État continue donc à tromper le consommateur. Et au vu de ces profits « verts » si bien protégés, le citoyen a aussi toutes raisons d’être inquiet sur la réelle volonté de nos dirigeants de faire contribuer la « finance verte » à l'effort national de reconstruction économique imposé demain à notre industrie, à EDF, à nos PME, commerçants, artisans, travailleurs et soignants. Et surtout, Monsieur le Président, ayez le courage de mettre un terme aux profits dits « verts » qui ne réduisent pas nos émissions de CO2.

 - - - - - - 

*note ARENH : Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique, dispositif imposé à la France par l’Europe et dont bénéficient les fournisseurs électriques concurrents d’EDF depuis 2011 (73 demandes ont été adressées à la CRE pour 2020).

 

PS : si vous souhaitez agir pour le climat nous vous rappelons l’existence d’une pétition :

« Mon geste pour le climat: je veux un contrat électrique d'origine garantie 100% nucléaire»

 


On ne badine plus au Ministère (07/05/2020)

Nous partageons souvent le regard lucide de Michel Gay sur les incohérences des politiques énergétique de la France et de l’Europe. Dans deux papiers sur fond de crise du coronavirus, il nous montre combien un pourcentage trop important d’énergie intermittente menace de nous précipiter dans un black-out électrique, la demande s’effondrant, mais que ce risque n’empêche pas le gouvernement de persister et de signer pour plus de solaire et d’éolien.

Depuis, illico presto, passant de la théorie à la pratique avec une célérité bien étrange, à contrepied des réticences présidentielles de Pau, Madame Borne a décidé de doubler l’éolien terrestre.
Dans le même registre, appréhendant des difficultés à la relance économique, le Medef a proposé cette semaine d’aménager une pause dans la publication entre autres de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) et de la Stratégie nationale bas Carbone : pas question!
Lorsque notre ministre de l’environnement avait demandé cette année d’étudier un scénario énergétique 100% renouvelable, on avait pensé à une forme d’humour.


Finalement non.

 


Virus, le Coût d'après (22/04/2020)

La pandémie covid19 crée une crise économique d’envergure aux conséquences délétères pour les finances publiques. Elle met aussi en évidence des faiblesses de notre modèle socio-économique, notamment trop dépendant de l’extérieur, insuffisamment soucieux du stratégique

Aussi des voix se font de plus en plus nombreuses pour une remise à plat des futures dépenses de l’Etat après la crise : Le jour d’après.
Cette prise de conscience publique semble inquiéter les tenants de l’électricité intermittente. Il est de fait qu’avec une ardoise de 121 milliards de subventions, une facture électrique en hausse et un accroissement des émissions CO2, il y a objectivement matière à révision.
Aussi commencent à se multiplier, au nom, sans vergogne, du climat, les interventions « sans masque » du puissant lobby qui se sent menacé. L’article de Novethic en est une bonne illustration.
Plus insidieuse est la contribution dans ce sens de Madame Sophie Primas, présidente de la commission économique sénatoriale lors de l’audition d’Elisabeth Borne, le 7 avril dernier. Choqué par ce mélange des genres, Jean-Luc Salanave (blog) n’a pas hésité à adresser un courrier argumenté de protestation.
Il a raison : il ne fut pas laisser passer sans réagir, ce genre de propos !

 


La cause est bonne (06/04/2020)

Nous relayons le communiqué de Bruno Comby de AEPN en lui souhaitant toutes chances de reussite.

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Fessenheim. Copyright: Les Dernières Nouvelles d’Alsace

Aux Armes, Citoyens ! Réveillez vous !  Participez et Transférez immédiatement à tous vos carnets d'adresses (SFEN Notamment !!!!) Syndicats !!! ne vous croyez pas à l'abri ! Vous serez Tous concernés !
L'AEPN se prépare depuis plusieurs semaines à attaquer en justice le décret du 17 février 2020 abrogeant l'autorisation de fonctionnement de la centrale de Fessenheim. Ce décret impose depuis cette date la fermeture définitive du site de Fessenheim.
Ce décret est en vigueur, puisqu'il a d'ores et déjà été publié au J.O. Il est cependant illégal et par conséquent contestable en Justice, mais seulement pendant encore quelques jours encore, du fait de plusieurs irrégularités de forme et également de fond.
Mais pour réussir cette opération juridique qui a toutes chances d'aboutir, l'AEPN a besoin d'un soutien financier urgent.
En effet cette action au Conseil d'Etat nécessite obligatoirement d'être menée par un avocat « agréé aux conseils » (Conseil d'Etat et Cour de Cassation). La rémunération habituelle d'un « avocat aux conseils » pour ce genre d'affaire est d'environ 15 000 €. L'intervention de cet avocat est obligatoire. Or notre trésorerie est presque à zéro et nous ne disposons hélas pas d'une telle somme.
Engagez vous à contribuer, par retour de courriel

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Chers amis,
Merci du fond du coeur pour vos multiples messages de soutien.
Nous devons nous mobiliser pour l'action juridique "Fessenheim - attaque au Conseil d'Etat",  car nous n'avons plus quelques jours devant nous à cet effet compte tenu des délais juridiques impératifs.
Il nous faut rassembler d'urgence 15 000 €.
Plusieurs d'entre vous l'ayant demandé, veuillez trouver ci-joint le RIB de l'AEPN (fichier attaché au format JPG) pour les dons effectués par virement.
Merci d'avance pour votre soutien et pour vos dons que vous pouvez adresser :
- par chèque à : Association des Ecologistes Pour le Nucléaire, 55 rue Victor Hugo 78800 Houilles
- par carte bancaire sur le site paypal.fr : cliquer sur « envoyer un paiement », vous n'êtes pas obligé pour cela d'ouvrir un compte PayPal, le destinataire du paiement (l'AEPN) est : payment@ecolo.org
- par virement (le RIB de l'association est en pièce jointe au format JPG.)
Pour tout renseignement sur cette action juridique et son financement afin de contrer la fermeture de la centrale de Fessenheim, vous pouvez me joindre 24/24 au 06 11 84 88 00.
C'est urgentissime (en jours).
Bien amicalement, soyez prudents et portez-vous bien, bonne santé à tous,

Bruno Comby
Président de l'AEPN
Association des Ecologistes Pour le Nucléaire
http://www.ecolo.org


N.B. : il s'agit d'une nouvelle action que nous lançons, indépendante de la plainte pénale concernant la fermeture de Fessenheim, que nous avons déposée en février et qui suit son cours par ailleurs, que vous trouverez ici :
http://ecolo.org/judiciary/Fessenheim-plainte-AEPN-14-02-2020.pdf
On peut aussi aider via le site : https://www.leetchi.com/c/cagnotte-pour-soutenir-les-actions-de-laepn

 


LE bon choix (02/04/2020)

Le parti pris anti-électricité de la RT 2012 régissant le chauffage de l’habitat neuf en se fondant sur des présupposés surréalistes avait été dénoncé naguère dans nos colonnes – ( voir Nucléaire & Energie n°71, page 39, « C’est l’énergie finale ... »).

Une refonte est en cours, la RE2020, et doit entrer en vigueur début 2021. Ses contours dévoilés dans un communiqué ministériel témoignent d’une approche plus décente mais nous sommes encore loin du compte en matière d’objectivité.

L’affaire n’est pas finalisée car l’industrie du gaz moins avantagée qu’en 2012 ne restera sans doute pas inactive.

  

C’est dans ce contexte que le périodique QueChoisir, dans un article, ("Rénovation énergétique, une passion absurde pour le chauffage électrique", publié le 15/03/2020) curieusement nous fait la promotion de cette énergie hautement carbonée. . Choqué par un manque de professionnalisme inattendu de la part d’une association censée éclairer les consommateurs, Jean-Luc Salanave n’a pas hésité a prendre la plume et à s’adresser à sa rédactrice :

 

Bonjour Élisabeth Chesnais,

Vous faites dans votre article de QueChoisir sur le chauffage électrique une erreur classique chez les journalistes non scientifiques, mais rassurez vous, certains employés de l'ADEME ont fait la même erreur que vous en 2012.

Prenons un exemple concret : une maison moderne assez bien isolée dont les déperditions thermiques ne sont que de 70 kWh par mètre carré en moyenne sur l'année. Pour compenser ces déperditions il faudra consommer 70 kWh/m2 d'énergie finale pour la chauffer.

Si cette maison est chauffée au gaz ces 70kWh d'énergie finale correspondent à 70kWh d'énergie primaire (coefficient primaire/finale = 1 pour le gaz). La maison était donc classée en classe B selon la RT2012 (classe B: entre 50 et 90 kWh/m2 d'énergie primaire).

Si cette même maison, avec exactement la même isolation, était chauffée à l'électricité, les 70kWh/m2 d'énergie finale liée aux déperditions thermiques nécessitaient toujours 70kWh d'énergie électrique finale, mais comme une pénalité de 2,58 s'appliquait à l'électricité (primaire/finale = 2,58) le calcul donnait 180kWh/m2 d'énergie primaire, rabaissant cette même maison de classe B en classe D (passoire thermique) alors que, n'oublions pas, l'excellente isolation de ses combles et de ses murs n'a pas changé !

A cause de cette erreur grossière (je ne dis pas voulue, comme certains accusateurs) la classification thermique d'une habitation n'avait plus rien à voir avec ses performances thermiques !

Mais il y a plus grave: la maison classée plus vertueuse par son chauffage au gaz, émet selon l'ADEME 370 grammes de CO2 par kWh et par an, alors que la signature carbone de son homologue chauffée à l'électricité, n'est que de 37 grammes de CO2 par kWh (moyenne française) ou 79 grammes (selon la « méthode ADEME d’affectation par usage »), soit 5 à 10 fois moins que la 1ère ! Ajoutons à cela les risques liés à l’utilisation du gaz pour le chauffage domestique (quelques dizaines de morts ou blessés graves par an en France).

Ce scandale de la RT2012 s'est traduit par une augmentation massive de l'utilisation du gaz dans les habitations neuves depuis 8 ans et une augmentation tout aussi massive de leur désastreux impact climatique.

La nouvelle RE 2020 devrait enfin remédier à ce double scandale (réglementaire et écologique) qui semble ne s'expliquer (l'inversion entre énergies finale et primaire), d'après les enquêtes parlementaires et celle de la Cour des Comptes, que par d'inexcusables faiblesses de notre agence de l'environnement (l'ADEME) devant des pressions habiles du lobby de l'industrie gazière dans son ultime tentative de prolonger l'utilisation du gaz, pourtant condamné par l'accord de Paris pour le climat, et mis au ban des moyens de chauffage par tous les pays qui s'engagent à lutter contre le dérèglement climatique.

 


Fessenheim : malaise autour d’une mort annoncée (11/03/2020)

Dans la nuit du 22 au 23 février à 2 heures du matin, Fessenheim 1, 42 ans, a été débranché de façon définitive, laissant orphelin un tissu local auquel il avait apporté emplois et prospérité, et mitant un peu plus encore les poches des citoyens.
Une soixantaine de personnes dont Dominique Grenêche et Jacques Simonnet, corédacteurs de nombreuses de nos lignes, se sont déplacés pour lui rendre un dernier hommage et se joindre à une population inquiète pour son avenir.


Apres des années de dénigrement et de désinformation médiatique sur l’atome, cette victoire de l’écologie doctrinaire aurait dû être sujet à réjouissances.
Mais assez curieusement, chez les nucléo-hostiles, on se borne à rapporter les oiseuses justifications officielles (age, proximité de nappe, sismicité, voire épaisseur de radier…). Malaise ? En ces temps impécunieux, balancer allègrement par-dessus bord la bagatelle de 1.8GW de puissance électrique saine et décarbonée, et débourser de surcroît plusieurs centaines de millions d’Euros, fait réfléchir…
Chez les plus modérés, c’est la fronde.
Selon l’éditorial sur Europe 1 de Nicolas Beytout, saborder une entreprise en bonne santé qui rapporte 200MEuros par an revient à se « tirer une balle dans le pied » et constitue un mauvaise coup pour le climat, la fermeture de Fessenheim s’accompagnant côté allemand de l’ouverture d’une nouvelle centrale à charbon…
Cette conversion du nucléaire au fossile frappe aussi Jean-Pierre Riou : l’arrêt prématuré d’un réacteur qui aurait pu opérer 80 ans aux USA, est un gâchis industriel et un non-sens écologique.
Mauvais coup pour le climat, non-sens écologique, erreur climatique sont des leitmotivs partagés, assortis d’attaques contre des Verts, taxés de climato-sceptiques objectifs et contre un pouvoir dont on souligne l’incohérence des politiques industrielles et climatiques.
Mais le plus étonnant est la « Plainte AEPN « (Association des Ecologistes Pour le Nucléaire).
Analysant l’accord électoral PS-EELV ante-présidentielles de 2012, comme un troc électoraliste dont la contrepartie différée était la fermeture de FSH aux dépens de l’Entreprise privée EDF, de ses actionnaires et du contribuable, Bruno Comby se porte partie civile pour abus de biens sociaux, abus de pouvoir vis-à-vis du président d’EDF et financement « astucieux » et illégal de campagne ainsi que le résumé de Michel Gay. Et la plainte est reçue.
La politique énergétique de l’état étant souveraine, seul le préjudice pour les petits actionnaires est en mesure d’aboutir mais cette action « Affaire du Siècle » a d’autres perspectives.
C’est une indignation, un appel à la justice avec pour lésés : des petits actionnaires, des contribuables, des employés, une région, qui fait voler en éclats le mythe du lobby nucléaire froid et raisonneur en faveur d’une émotion ordinaire plus proche des sensibilités du public. C’est, pour les partisans de l’atome, le symbole d’un NON, affiché à la folie des « arrêts prématurés » qui touchera les autres réacteurs 900W condamnés par la PPE et le plafonnement de la production nucléaire.

 


Contre la Programmation de la Pénurie Energétique 2021 (17/02/2020)

Il ne vous reste que peu de jours avant que ne prenne fin le 19 février la consultation publique sur la nouvelle Programmation Pluriannuelle de l’Energie ou PPE 2021.

Retenons des commentaires (voir ici) faits par Patrick Michaille et Jean-Pierre Pervès que l’épithète » nouvelle » est pour le moins rhétorique car peu de choses ont changé depuis la précédente en dépits de plus en plus nombreux signaux politiques défavorables à l’intermittence (entre autres commission Aubert et discours du chef de l’état dans la bonne ville de Pau).

A quoi bon encore témoigner?

Parce qu’un minimum de formalisme démocratique sous-tend ces enquêtes. Au-delà de synthèses douteuses, les témoignages bruts sont consignés et pourront être lus. En des temps où le quantitatif importe, ils auront d’autant plus de chance de cheminer qu’ils seront nombreux.

Pour ce faire, déposez très vite votre contribution, ne serait-ce que quelques mots sur http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/consultation-du-public-sur-le-projet-revise-de-a2127.html

Qu’y dire ?

Les études rigoureuses sur le caractère onéreux et contre-productif dans la lutte contre le réchauffement climatique du remplacement du nucléaire par de l’intermittent dans le réseau électrique abondent et nous les avons rapportées dans nos rubriques.

Elles trouvent une illustration concrète dans la passionnante étude rapportée par Michel Gay et dans laquelle Hubert Flocard et Jean-Pierre Pervès ont analysé dans le détail la réalité de 7 mois (09/2010-03/2011) de production éolienne hivernale en Europe occidentale. De cette période particulièrement pédagogique, il ressort que sur des plages de mauvaise météo (cet hiver fut très froid et tourmenté), il n’y a pas de palliatif autre que les énergies pilotables (nucléaire ou fossile) aux stases de l’intermittence.

 


Moratoire sur l'éolien : l'Espagne l'a fait, des députés le proposent en France (08/02/2020)

Coïncidence de calendrier ou vraie volonté de nos dirigeants ? Le 14 janvier 2020, jour où le Président Macron déclarait à Pau ne plus croire autant en l'éolien, des députés déposaient une proposition de loi pour un moratoire éolien de 3 ans.
Voir : http://www.assemblee-nationale.fr/15/propositions/pion2571.asp
Leur analyse dénonce 5 paradoxes de ce vent qui a fait rêver mais qui est inutile à la lutte contre le dérèglement climatique, en plus d'être un échec d'acceptation par les territoires et un gouffre pour les finances publiques et les contribuables :
1er paradoxe : l'éolien est "une des sources d'énergie les moins productives du fait de l'intermittence, pourtant elle est l'une des plus soutenues par l'État" avec déjà plus de 9 milliards d'euros d'aides en 20 ans.
2ème paradoxe : les éoliennes "n'ont dans notre pays aucun impact sur les émissions de gaz à effet de serre [...], ayant principalement vocation à remplacer le nucléaire qui ne produit pas de CO2".
3ème paradoxe : bien que les éoliennes soient associées "à une démarche environnementale vertueuse et progressiste, l'ampleur de leur impact sur le cadre de vie, particulièrement dans les campagnes, est inédit dans l'histoire".
4ème paradoxe : "aucune autre industrie ne suscite autant de contestations judiciaires et sociales qui se manifestent par un taux très élevé de recours en justice".
5ème paradoxe : bien que la France soit le 7e pays mondial en terme de puissance éolienne installée "les retombées industrielles, commerciales et en termes d'emploi sont incomparablement plus faibles que celles" des pays voisins.
Le silence des médias pour en informer l'opinion est assourdissant.
Si, comme plusieurs d'entre nous, vous soutenez ce projet de moratoire parlez-en et partagez-le.

 


Arrêt du premier réacteur de Fessenheim samedi 22 février 2020 …. à moins d’un miracle ! (07/02/2020)

Nous avons suffisamment partagé avec nos lecteurs ce que nous pensions de cette fermeture arbitraire de Fessenheim pour que nous n’ayons pas besoin d’en rajouter des pages sur ce que nous considérons comme une grave erreur sociale, environnementale, économique et industrielle que nous n’avons pas su ni pu empêcher.

Cette centrale en pleine force de l’âge a été déclarée sûre et apte au service pour au moins dix ans. L’empreinte CO2 de son électricité nucléaire est 14 fois plus faible que celle de nos capteurs photovoltaïques importés de Chine. Le coût complet de l’électricité de Fessenheim est 10 fois moins cher que les 301€/MWh du photovoltaïque (moyenne française 2018). Sa fermeture va provoquer annuellement l’émission de plusieurs millions de tonnes de CO2 supplémentaire, éloignant un peu plus notre pays de ses engagements de l’Accord de Paris sur le climat. Son arrêt vient d’obliger la Ministre à annoncer le report surprise de l’arrêt de la centrale à charbon de Cordemais dont la production électrique émet  … 100 fois plus de CO2 que Fessenheim ! Quel gâchis !

Nous tenions simplement à vous informer que plusieurs organisations ont décidé de faire acte de présence et de soutien, à Fessenheim le samedi 22 février de 15h à 17h, pour montrer leur désaccord et leur solidarité avec tous ceux qui bénéficient de la centrale, ceux qui ont  été les acteurs de son fonctionnement et de son succès et ceux qui vont pâtir de son arrêt. Il s’agit aussi, face à nos gouvernants, à l’opinion et aux médias, de ne pas laisser le champ totalement libre à ceux qui ne manqueront pas de venir fêter leur victoire aux cotés d’anti-nucléaires allemands et de représentants des lobbies et de la finance verte que cette fermeture va satisfaire, voire enrichir un peu plus.

La plus organisée de ces actions de soutien nous paraît être celle des "Voix du Nucléaire" (https://www.voix-du-nucleaire.org/rasseblement-contre-la-fermeture-de-fessenheim/) qui propose des solutions de covoiturage via son groupe Facebook.

Si vous vous sentez concernés, si vous êtes prêts à vous rendre disponibles, adressez vous à eux pour rejoindre ceux qui vont s’y retrouver et qui seront heureux de partager avec vous cet hommage et cet acte de soutien. Merci d’avance.

 


Achetons climatique (23/01/2020)

Et moi, et moi, que puis-je faire en faveur du climat ?

Les actions individuelles ne manquent pas pour que chacun contribue à l’effort collectif : en roulant à vélo, ou à l’électrique, en isolant son logement, en baissant son chauffage, en remplaçant le gaz ou le fuel par l’électricité ou la biomasse renouvelable, en installant une pompe à chaleur, en payant sa part de taxes sur les carburants pour financer les renouvelables, etc...

Nous vous proposons ici une action plus simple, moins coûteuse mais très efficace : vous assurer que l’empreinte carbone de votre électricité soit la plus faible possible en demandant à votre fournisseur un contrat « d’électricité 100 % nucléaire ».

C’est ce que vient de faire Jean-Luc Salanave en adressant cette lettre de consultation à son fournisseur préféré ainsi qu’à quelques fournisseurs alternatifs.

Cette lettre, argumentée, est à votre disposition. Nous vous proposons de l’utiliser à votre tour, et d’inciter vos réseaux et votre entourage à adresser largement la même demande à leurs fournisseurs, afin pourquoi pas d’alléger leur facture électrique, mais avant tout pour faire une action citoyenne éco-responsable et efficace en faveur de l’écologie et du climat.


Une pétition nationale est lancée pour développer cette action.
N’hésitez pas à la signer et à la partager :
 http://chng.it/XzFkL9DP

UARGA : Union d'associations de retraités et d'anciens du nucléaire
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