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La dioxine et les furanes

Index

1. Que sont les dioxines et les furanes ?
2. Sources d'émission de dioxine et furanes
3. Risques sanitaires et Toxicité
4. Dispositions réglementaires
5. Programme de réduction des émissions
6. Préconisation et conclusion
7. Références bibliographiques

 

1. Que sont les dioxines et les furanes ?

Ce sont des composés organiques aromatiques tricycliques polychlorés.
Les dioxines sont des substances chimiques appelées polychlorodibenzo-p-dioxines ou PCDD et les furanes sont des polychlorodibenzofuranes ou PCDF.

Il existe 75 dioxines (PCDD) et 135 furanes (PCDF) dus aux combinaisons différentes liées au nombre d’atomes de chlore et aux positions qu’ils occupent dans la molécule.
Les 17 composés (appelés  congénères) toxiques comportent un minimum de 4 atomes de chlore.
Le plus toxique est la 2,3,7,8 tétrachlorodibenzodioxine (TCDD).

2. Sources d'émission de dioxine et furanes

 10Selon l’Agence de l’environnement et la maîtrise de l’énergie (ADEME) et le centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (CITEPA), les principaux secteurs industriels à l’origine d’émission de dioxines et furanes sont la combustion et l’incinération d’une part, la sidérurgie d’autre part.
Les émissions de dioxines pour l’ensemble de la  France en 2001 sont évaluées à 450 grammes dont 300g pour l’incinération, 90 g pour la combustion résidentielle de bois, 40 g pour la sidérurgie.

 Rappelons que des dioxines ont été trouvés dans des corps humains vieux de plus de 6000 ans donc bien avant les activités industrielles. Par exemple les incendies naturels de forets dégagent des dioxines

Les émissions des  installations d’incinération de déchets sont évaluées par l’ADEME à 210 g TEQ (total d’équivalent toxique) par an en 2002 et 100 g TEQ en 2003 ce qui représente une ce qui représente une diminution sensible.

3. Risques sanitaires et Toxicité

3.1. Risques sanitaires

Quelques cas célèbres d’émission de dioxines :

La dioxine est un des constituants de « l’agent orange » défoliant (herbicide) déversé au Vietnam, Cambodge et Laos de 1961 à 1971. Le volume d’agent orange déversé est estimé à environ une centaine de m3 contenant environ 300 kg de 2,3,7,8 TCDD.

Quelques centaines de grammes de dioxines ont été émis lors de l’accident industriel de Seveso en Italie en 1976. Cet accident est dû à une surchauffe dans un réacteur chimique.
Aucun cas de décès humain mais morts d’animaux herbivores.

Le président ukrainien Viktor Iouchchenko aurait été empoisonné par de la dioxine selon des médecins autrichiens.

D’autre part, ces substances sont classées tératogène (malformation chez les nouveaux nés) occasionnant des maladies de la peau, des atteintes du système immunitaire, reproductif et nerveux.

L’exposition aux dioxines est à l’origine d’infection cutanée appelée chloracné ainsi que l’altération de la fonction hépatique.

La principale voie de contamination est l’ingestion qui contribue à plus de 90 % de l’exposition globale.

3.2. Toxicité

Afin de pouvoir caractériser la charge toxique liée aux dioxines, un indicateur a été développé au niveau international, le total d’équivalent toxique ou TEQ. A chaque congénère est ainsi attribué un coefficient de toxicité, qui a été évalué en comparent l’activité du composé à celle de la 2,3,7,8 TCDD évalué à 1.
L’équivalent toxique d’un mélange de congénères (TEQ) est obtenu en sommant les teneurs des 17 composés les plus toxiques, multipliées par leurs coefficients de toxicité respectifs.

Les dioxines et les furanes ont une très grande stabilité chimique et thermique (jusqu’à 900°C environ).
Ces substances sont lipophiles et se concentrent au long de la chaîne alimentaire notamment dans les graisses et le lait (y compris le lait maternel).
Les dioxines et furanes ne présentent pas de toxicité aiguë importante mais une toxicité à faible dose chronique susceptible d’induire des effets hormonaux et sur la reproduction ainsi que leur caractère cancérigène, chloranée, fatigues, maux de tête, vertiges, amaigrissement, œdème des membres inférieurs, nouveaux nés hypotrophiques.
Le 2,3,7,8 TCDD est l’un des composés les plus toxiques sur l’animal. Les doses létales (faisant mourir 50 % de la cohorte) la DL 50 varient de façon considérable selon les espèces de 0,0006 mg/kg chez le cobaye (donc très sensible) à 3 mg/kg chez le hamster.


4. Dispositions réglementaires

L’organisation mondiale de la santé (OMS) préconise une dose maximale admissible de 10 picogrammes (pg) TEQ/jour/kg de poids corporel. Un picogramme représente 10-12 gramme.
Il s’agit d’un seuil de précaution pour une exposition quotidienne au cours de la vie entière.
Le centre International de recherche contre le cancer (CIRC) a classé en 1997 le 2,3,7,8 TCDD dans les substances cancérigènes pour l’homme (groupe 1) les 16 autres formes de dioxines sont dans le groupe 3 (substances non classifiables en ce qui concerne leur cancérogénicité)

La valeur limite guide dans le lait est fixé à 5 pg TEQ/g de graisse.
La valeur d’intervention dans le lait (entraînant une recherche des causes) est fixée à 3pg TEQ/g.


5. Programme de réduction des émissions

Le programme cadre de la Communauté Européenne en 1993 impose une diminution de 90 % des émissions en 2005 par rapport à celles de 1985.

Tableau des évolutions des émissions de dioxines en France

Emission France
1995
2001
Ecart
Total dioxine en g I-TEQ
1784
450
- 75 %
Dont incinérateurs en g I-TEQ
1090
300
- 72 %
Dont sidérurgie en g I-TEQ
550
60
- 90 %

 

La diminution de la quantité de dioxines émises par les incinérateurs imposent une bonne conception  de l’installation (température supérieure à 800°C, pendant au moins 3 secondes, dans la chambre de post combustion des gaz émis, un excès d’oxygène important, le piégeage par des charbons actifs ou par  réduction catalytique).

 

 

 

6. Préconisation et conclusion

Les émissions de dioxines sont en diminution très sensibles en France et en Europe.
Ces résultats ont été obtenus principalement par la fermeture des incinérateurs non-conformes aux normes, le respect des bonnes conditions de combustion et des traitements des fumées.
Les mesures des taux de dioxines dans l’alimentation devront se poursuivre et s’amplifier afin de mieux évaluer les quantités ingérées par les populations.
Il faut également poursuivre la recherche des seuils de dioxines ayant un impact sanitaire chez l’homme ces seuils  sont mal connus actuellement.

 

7. Références bibliographiques

1 – Circulaire DGS n° VS398 n° 98-333 du 11 juin 1998.
2 – Décret n° 2001-63 du 18 janvier 2001.


 

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