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Ressources

 

Les sources d’énergie primaires sont des motifs récurrents et multiples d’inquiétude du public : leur épuisement progressif, leur enchérissement, leur gaspillage, leur nuisance vis-à-vis de l’environnement, etc...

 

Cette page présente la situation comparée des différentes ressources, à savoir pétrole, gaz, charbon et uranium, pour permettre au lecteur de se faire une idée de leur longévité et sur les perspectives à long terme.

Cliquer ici pour aller plus loin dans l’examen en précisant notamment les zones géographiques où les ressources sont localisées et les problèmes stratégiques et géopolitiques qui en découlent.

 

Variabilité du chiffrage

A l’exception des énergies renouvelables (hydraulique, solaire, éolienne ou géothermique) dont la source se renouvelle naturellement plus vite qu’on ne saurait l’utiliser, toutes les autres énergies résultent de l’utilisation de ressources présentes sur terre, charbon, pétrole, gaz ou uranium. (En toute rigueur, le solaire et la géothermie ne sont pas renouvelables, mais sont inépuisables à l’échelle du temps de l’humanité).

La terre étant elle-même finie, en surface comme en volume, les ressources présentes sur terre sont en quantités limitées ; ces quantités ne sont pas pour autant complètement connues. Cela tient à beaucoup de facteurs, la terre et moins encore la mer étant loin d’être complètement explorées. Par ailleurs, la science et les techniques, ont aussi leurs limites : par exemple, si on sait faire des forages a à des fins scientifiques jusqu’à 10 000 m, on ne sait pas exploiter de gisements pétroliers à plus de 3 ou 4 000 m, ce qui est déjà une prouesse, et on ne sait guère exploiter une mine à plus de 800 ou 1 000 m de profondeur, voire 1 500 m dans des conditions très exceptionnelles. La localisation des ressources et leur accessibilité sont donc un premier point.

Les limites techniques empêchent d’extraire 100 % du minerai d’un gisement mais, peu à peu, ces limites sont relevées : il y a encore peu d’années, on ne pouvait extraire que 20 % d’un champ pétrolier : aujourd’hui c’est plutôt de l’ordre de 40 % et on espère aller au-delà.

Ces limites techniques et l’intensité des recherches ne sont par ailleurs pas indépendantes des facteurs économiques : plus une ressource (pétrole, gaz, charbon) voit son cours durablement élevé et plus les incitations à repousser ces limites sont fortes, de sorte que, quelques années plustard, les réserves « connues » se trouvent plus élevées, l’homme contribuant en quelque sorte à la création des réserves.

A l’inverse, si un produit de substitution existe ou apparaît, ou si les normes deviennent plus contraignantes (désulfurisation du charbon par exemple), les efforts de prospection sont plus limités et les réserves ne progressent plus ou certaines deviennent « virtuelles » car, bien que connues, elles semblent inexploitables. C’est ainsi que le pétrole a pris dans les années 50 la place du charbon.

De même un produit non utilisé, parce que trop coûteux à exploiter, les schistes bitumineux par exemple, peut ultérieurement devenir utilisable si les conditions d’exploitation deviennent favorables du fait de l’évolution de l’environnement économique général ou à la suite d’un saut technologique propre à cette exploitation.

 

Esquisse de chiffrage

On comprend, à partir des considérations générales qui précèdent, qu’il n’est guère facile de chiffrer les réserves, tant un chiffrage « sérieux » comporte nécessairement des hypothèses sur l’avenir, telles que progrès technologiques, meilleure utilisation ou économie de l’énergie, évolution des cours futurs, facteurs stratégiques ou géopolitiques,…. dont certaines relèvent du pari.

Transformer ces réserves en années de consommation, comme beaucoup le font, est encore plus hasardeux ; du reste un simple regard en arrière montre que presque tous les prévisionnistes passés se sont lourdement trompés, le plus fameux étant le Club de Rome qui, dans les années 70, annonçait la disparition de toutes les réserves, fossiles et minérales, à l’horizon d’une à trois générations. On comprendra donc combien les chiffres qui suivent sont à prendre avec précaution.

Réserves estimées exprimées en années de consommation(sur la base des consommations actuelles)

Pétrole

50 à 70 ans

Gaz

de l’ordre de 100 ans

Charbon

500 à 1 500 ans

Uranium et Thorium*

2000 à 10 000 ans

*Le thorium, dont l’isotope 232 est fissile et fertile en milieu « rapide », pourrait faire l’objet d’une exploitation électronucléaire sans qu’il soit nécessaire de réaliser un programme de recherche conséquent.

On a déjà insisté sur le caractère aléatoire de ces chiffres, on pourrait même presque dire fantaisiste pour certains : par exemple, s’il est indéniable que les réserves de charbon et d’uranium/thorium sont extrêmement élevées, il est facile d’en contester le bien fondé et d’être amené à prendre parti dans un débat entre optimistes et pessimistes.

Cas du Charbon

Ainsi, pour ce qui est du charbon, s’il ne faut pas oublier le caractère très polluant de l’utilisation du charbon qui pousse à considérer les réserves de 500 à 1 500 ans comme très surévaluées, il faut à l’inverse considérer qu’il suffit sans doute de la mise au point d’une nouvelle technique minière pour augmenter les réserves de 100 ans ou plus ; ou d’une technique de dépollution du charbon pour crédibiliser du même coup les chiffres mentionnés ci-dessus. Le jour viendra par conséquent où le monde pourra effectivement compter sur d’énormes ressources de charbon (évitons cependant d’ici là, d’en brûler de trop grandes quantités dans de mauvaises conditions) et où l’on verra le charbon détrôner à son tour le pétrole.

 

Cas de l'Uranium

En ce qui concerne l’uranium et le thorium, les chiffres indiqués ci-dessus -2 000 à 15 000 ans- supposent le recours aux réacteurs à neutrons rapides, qu’ils soient régénérateurs ou surgénérateurs, seuls à même d’assurer une bonne utilisation de la matière fissile mais controversés, encore aujourd’hui, sans réel fondement. Ils supposent également l’exploitation de l’uranium présent en solution dans l’eau de mer [mais aussi de gisements terrestres connus à teneur trop cfaible dans les conditions économiques actuelles ; on exploitera crux-ci bien avant l’eau de mer] sans que, aujourd’hui, on sache très bien comment, et à quel coût, cette exploitation serait possible. Quoi qu’il en soit, l’importance des chiffres ci-dessus, même s’ils sont encore spéculatifs, permet d’être confiant sur l’avenir de l’énergie nucléaire d’autant que, contrairement au pétrole, au gaz et au charbon, l’uranium et le thorium n’ont aucun autre usage connu que celui résultant de son pouvoir énergétique et que leur utilisation n’entraîne pas de dégagement de gaz à effet de serre. Il convient aussi de noter, que, si tout recours aux réacteurs rapides venait à être proscrit, pour une raison qu’un esprit rationnel n’imagine pas, la contribution du nucléaire à la satisfaction des besoins énergétiques ne dépasserait pas le 21ème siècle, comme le pétrole !

 

Répartition

Un autre point doit enfin être souligné concernant les réserves, et cela n’est pas propre aux ressources énergétiques : les réserves ne sont pas également distribuées sur la planète, aussi risquent-elles de ne pas être accessibles à toutes les communautés aussi durablement et à aussi bon compte que celles-ci le souhaiteraient. Certains pays sont très pauvres dans ce domaine (Europe et Japon au point, pour ce dernier, de considérer le plutonium issu du retraitement de ses combustibles nucléaires comme sa seule ressource énergétique «nationale»), d’autres sont riches en charbon (Chine, Australie, Russie, Etats-Unis ou Afrique du sud par exemple), d’autres le sont en pétrole (Arabie Saoudite, Irak, Iran, Asie Centrale, Sibérie, Nigeria, Angola, Libye, Venezuela, etc.) ; le Canada enfin est lui richement doté en schistes bitumineux. Toutes ces disparités sont sources d’instabilités et de rivalités à travers le monde. La compétition pour l’accès aux ressources fossiles est d’ores et déjà un facteur très important aux plans stratégique et politique, nul doute que cela ira s’aggravant.

 

Besoins
Les réserves sont donc finies, mal connues et mal réparties sur la planète, mais elles existent en quantités considérables. Les ressources accessibles, ou qui le deviendront grâce aux progrès des techniques, sont très importantes. Les besoins de la population sont eux aussi considérables : la population de la Terre continue de se développer et celle des pays en voie de développement désire évidemment accéder à un niveau de vie plus proche de celui des pays développés. En outre, il existe sur terre un milliard et demi de personnes qui n’ont à leur disposition aucune énergie et aspirent légitimement à un certain mieux-être, ce dont bien peu de gens ou d’organismes se préoccupent. Ce sont là des facteurs d’accroissement des besoins en ressources énergétiques très significatifs que sont loin de compenser les quelques velléités manifestées dans certain pays à haut niveau de vie pour faire un meilleur usage des ressources à leur disposition et réduire leurs besoins. Il est bien difficile de prévoir quel pourrait être le point d’équilibre entre toutes ces variables dans les 30, 50 ou 100 ans à venir et si un Développement Durable harmonieux sera possible dans le monde.

Conclusions

Quoi qu’il en soit, il convient de faire le meilleur usage possible de l’ensemble de toutes les ressources énergétiques disponibles : renouvelables, pétrole, charbon, gaz, uranium, c'est-à-dire:

  • les utiliser le mieux possible, de préférence là où elles sont non substituables,
  • favoriser les programmes d’économie,
  • mettre en œuvre les programmes systématiques de recyclage, même si cela conduit à des surenchérissements ponctuels ou transitoires,

sans oublier que, aujourd’hui, le monde brûle des ressources créées il y a quelques centaines de millions d’années, que ces ressources ne se renouvellent pas et que le fait de les brûler va entraîner des désordres climatiques majeurs et irréversibles dans l’ensemble de la planète.

UARGA : Union d'associations de retraités et d'anciens du nucléaire
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