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Idée reçue sur l'énergie

 

La meilleure énergie est celle que l’on ne consomme pas

 

 

 Cet aphorisme, maintes fois proféré comme une évidence flagrante y compris avec la plus grande assurance par des ministres, recèle-t-il un fond de vérité ou non ?

C'est ce que nous allons essayer de démêler, d’abord en précisant les termes.

 

Qu'est-ce que l'énergie ?

C'est un mot qui a eu plusieurs sens qui finissent par se rejoindre.

A l'origine (XVème siècle) et étymologiquement, il traduit la notion de force essentiellement dans le comportement humain (une parole pleine d'énergie, il se comporte avec beaucoup d'énergie).

En physique, beaucoup plus récemment, c'est une notion très précise qui traduit la capacité d'un système à produire des transformations (développer une force, changer la température d'un corps, favoriser une réaction chimique, fournir un éclairage, etc.). Elle s'exprime avec des unités diverses, le Joule (unité légale, peu utilisée et peu connue), le kWh, la TEC (Tonne d'Équivalent Charbon) ou la TEP (Tonne d'Équivalent Pétrole), le litre d'essence, leurs multiples et sous-multiples. Toutes ces unités sont liées par des relations immuables, car comme Carnot l'a montré, toutes ces formes sont de même nature et peuvent donc s’exprimer dans la même unité.

En définitive, on peut dire que l’énergie est ce qui permet la transformation et le mouvement, donc la vie.

 

En quoi une forme d’énergie peut-elle être meilleure qu’une autre ?

Il n’y a pas d’absolu, c’est selon les circonstances et les contraintes. Une énergie peut être plus efficace (pour assurer la transformation visée) ou moins chère, ou moins bruyante (pour un sous-marin militaire) ou moins lourde (pour un engin volant) ou occuper moins d’espace, ou nécessiter moins de ressources rares, ou moins polluante, ou moins émettrice de CO2 ou pour toute autre raison à préciser. En l’absence de précision, il parait difficile d’agréger toutes ces contraintes en un indicateur unique qui permettrait de classer définitivement toutes les formes d’énergie. Donc des comparaisons ciblées sont possibles, mais pas dans l’absolu

 

L’énergie non consommée

L'énergie humaine: à peine

suffisante pour se nourrir

On pourrait être tenté de dire que l’énergie non consommée satisfait un grand nombre de critères, parce qu’elle est moins bruyante, moins polluante, moins lourde, moins émettrice de CO2 et d’autres avantages encore, ce qui permettrait de la qualifier de meilleure. Mais elle n’est certainement pas la plus efficace pour assurer quelque transformation que ce soit (le sous-marin ne bougera plus et l’engin volant ne volera plus) et elle n’est pas nécessairement la moins chère (pour un fermier artisanal, l’apport de l’énergie animale lui permettra de cultiver plus et d’amortir largement ce que lui coûte l’animal, c’est moins cher de dépenser de l’énergie pour construire un autobus et transporter 50 personnes ensemble que de ne rien faire et de les laisser utiliser un transport individuel, etc.). Pour un organisme vivant qui tire son énergie vitale de son alimentation (le CO2 pour les plantes, les produits organiques pour les mammifères) l’absence d’énergie c’est se passer de nourriture et aller à la mort.

La mort n’étant généralement pas la finalité souhaitée, privilégier l’absence de consommation d’énergie parait plutôt, malgré les apparences, une absurdité plutôt qu’une idée productive. Il n’y a qu’une exception : si on n’en a pas besoin, si l’on n’a rien à transformer ou à mouvoir (éclairer la vitrine la nuit, par exemple), alors oui la meilleure énergie est celle que l’on ne consomme pas, sinon, c’est du gaspillage pur et simple. Mais c’est bien le seul cas.

 

Conclusion

Il n’y a pas de meilleure énergie dans l’absolu et surtout pas celle qui peut être utile et qu’on ne consomme pas.

La meilleure énergie, dans des circonstances et des contraintes données, c’est celle qui permet d’obtenir la transformation la plus complète avec le moins possible de désagréments.

  • C’est celle qui nous apporte le bien-être, la santé, l’éducation, le chauffage, la communication, la mobilité avec le moins possible d’effets néfastes.
  • C’est celle qui est disponible au moment précis où on en a besoin, de jour comme de nuit, en été ou en hiver, en utilisant le moins possible de ressources naturelles (matières premières et espace).
  • C’est celle qui apportera les mêmes avantages aux pays en développement.
  • C’est celle qui remplacera à meilleur compte les combustibles fossiles dès que possible, et en tous cas lorsqu’ils seront épuisés.
  • Et certainement pas l’arrêt de la consommation qui conduit à la mort, sociale, économique et organique.

 

Dire que la meilleure énergie est celle que l’on ne consomme pas est non seulement faux, mais c’est une véritable absurdité.

02/2021

UARGA : Union d'associations de retraités et d'anciens du nucléaire
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